Le coup de gueule du gouvernement Sellal à propos du soutien étatique aux sociétés industrielles en Algérie : « 1 000 milliards de dinars pour des résultats aussi catastrophiques ! »

Le coup de gueule du gouvernement Sellal à propos du soutien étatique aux sociétés industrielles en Algérie : « 1 000 milliards de dinars pour des résultats aussi catastrophiques ! »
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Réaffirmant que l’Algérie continuera à compter sur son secteur public, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, a appelé jeudi, lors d’une réunion avec les présidents de directoire des Sociétés de gestion des participations de l’Etat (SGP) dont relèvent les entreprises publiques économiques (EPE), les entreprises publiques industrielles à « passer à la vitesse supérieure » en termes de développement et de création d’emplois et ne plus continuer à « faire dans la médiocrité ».

Pour le Premier ministre la formule est toute indiquée : « l’Algérie doit profiter de la crise économique mondiale pour remettre sur pied et relancer son secteur industriel ». Rater cette opportunité, après tous les efforts consentis par l’Etat pour redresser la situation des entreprises publiques en difficulté « serait un véritable gâchis, et tous les efforts à venir seraient vains », a préconisé le Premier ministre.



A cet effet, le chef de l’exécutif a incité les chefs d’entreprise à être plus agressifs, pour la réalisation de leurs objectifs, en mettant en œuvre des partenariats public-privé et en développant des opportunités de coopération avec des investisseurs étrangers. Certaines firmes étrangères, actuellement en difficulté en raison de la crise en Europe, sont prêtes à investir en Algérie, selon le Premier ministre. Usant de son franc-parler coutumier, Sellal relèvera, en direction des présidents de directoire des SGP, que « le moment est venu de se dire la vérité et d’affronter la réalité économique du pays ».

Appuyant les propos du Premier ministre, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a vivement préconisé aux entreprises publiques industrielles d’adopter une démarche plus agressive en termes d’initiatives et de conquête des marchés et ne plus continuer à compter exclusivement sur le soutien de l’Etat. « Il ne faut pas continuer à penser que tout doit venir de l’Etat. L’entreprise publique doit faire face à son marché, développer son contrôle interne et adopter une gestion économique plus moderne et plus souple », a-t-il soutenu.

L’entreprise publique ne devrait pas d’ailleurs avoir les mêmes objectifs que l’Etat qui ne cherche pas la profitabilité, a-t-il souligné. Le ministre a profité de l’occasion pour rappeler l’effort financier engagé par l’Etat ces dernières années pour assainir, avec un concours de plus de 1 000 milliards DA, les situations financières du secteur public. Ainsi, 900 milliards (mds) DA ont été consacrés à cet assainissement auxquels s’ajoutent 60 mds DA pour le soutien des fonds de roulement et 29 mds DA pour la prise en charge des agios bancaires impayés.

Cet amer constat du gouvernement corrobore du reste le classement calamiteux de l’Algérie – 45e place – dans le dernier rapport de la bonne gouvernance en rapport avec les ressources naturelles et énergétiques de chaque pays.

Mohamed Tahar