Le coup de gueule de Zemmamouche «Faut-il que le joueur local gagne le Mondial pour qu’il ait sa chance ?»

Le coup de gueule de Zemmamouche «Faut-il que le joueur local gagne le Mondial pour qu’il ait sa chance ?»

Vendredi soir, c’est toute l’équipe qui a tourné, les titulaires ont donné le meilleur d’eux-mêmes, les remplaçants ont fait la différence, mais n’étaient les interventions réussies de Zemmamouche,…..le score aurait pu être différent, car les Sud-Africains étaient, comme prévu, forts en attaque et ont inquiété l’arrière-garde de l’EN à maintes reprises, ce qui fait de lui et de Metref les deux meilleurs éléments de la rencontre. Profitant de notre présence, après la rencontre, à l’hôtel Coral, QG des Verts à Khartoum, on lui a posé ces questions, écoutons-le.

– Quelle analyse faites-vous après ce match victorieux et cette qualification au carré d’as ?

– C’était difficile pour nous, face à une équipe redoutable, mais le plus important, on l’a fait, avec ce 2-0, je peux dire que c’était une victoire avec l’art et la manière, on doit préserver cet état d’esprit et demeurer concentrés jusqu’au tour prochain.

– On vous a vu peiner un petit peu en début de match, avant que vous ne vous ne déchaîniez en deuxième mi-temps…

– N’oubliez pas que plusieurs facteurs entrent en jeu dans de telles rencontres, parmi eux la fatigue, la concentration, mais aussi la chaleur, car à Khartoum jouer à 17h ou à 13h c’est la même chose. Dieu merci, les joueurs étaient solidaires et ont fini par revenir au moment qu’il fallait et ont assuré l’essentiel.

– Tunisie ou Congo ?

– Personnellement, ça m’est égal, notre objectif est le même depuis le premier jour, cela fait peut-être trois ou quatre mois qu’on déclare à chaque fois que notre objectif, c’est de remporter ce trophée, donc jouer face à X ou Y, c’est la même chose, étant donné qu’on jouera pour gagner.

– Un derby face à la Tunisie, c’est bien, non ?

– C’est toujours excitant de jouer un derby pareil, mais on verra bien, chaque chose en son temps (NDLR, interview réalisé vendredi).

– Avant ce match, on vous demandait si vous étiez prêt pour les penalties et vous voilà… (il nous coupe)

– …Et on n’est pas allés jusque-là, comme je l’ai souhaité.

– Oui, mais vous avez effectué deux arrêts décisifs tels des penalties…

– J’ai juste accompli mon devoir de gardien de but, j’avais beaucoup de réussite et je suis content d’avoir contribué à cette victoire. Demain, j’oublierai tout ça et je me remettrai au boulot pour le prochain match. Je vous promets qu’on fera en sorte que ça finisse dans les 90 minutes et en notre faveur.

Votre défense a aussi tenu le coup cette fois…

– Non, je pense qu’elle était bien depuis le début. Dans le football, il y a des erreurs et on doit les accepter et les corriger, que ce soit en défense ou en attaque. Notre cher public doit comprendre ça, on sait qu’on a un match important face au Maroc qui nous attend, la plupart des joueurs veulent le jouer, on fait en sorte de le préparer à travers un bon parcours ici.

– Le joueur local est en train de prouver qu’il mérite qu’on lui fasse confiance, c’est aussi ça votre but ici à Khartoum, non ?

– Franchement, on en a marre de ce terme, à chaque fois qu’il s’agit d’un joueur local, on dit qu’il doit «prouver». Je prouve quoi ? Vont-ils nous tomber dessus si par malheur on perd la demi-finale ? Devrai-je remporter la Coupe du monde pour qu’ils soient convaincus, pour qu’ils nous donnent une chance ? On a des éléments de 30, 32 ans dans cette équipe, qu’est-ce qu’ils doivent prouver à cet âge, un joueur prouve à 18 ans, pas à 32 ans.

– Cela veut-il dire qu’ils doutent de vos capacités ?

– C’est beaucoup plus la mentalité de l’Algérien qui est ainsi faite. Si c’est un pro, c’est toute autre chose, mais si c’est un produit local, ah non, là, il faut prouver ! Même si tu as déjà un nom, que tu fais de bons matches et que tu aies remporté des titres, ça ne leur suffit pas.

– Revenons à cette rencontre, vous savez que c’est la première fois que l’Algérie l’emporte devant l’Afrique du Sud après une défaite en 1996 et un nul en 2000 ?

– Tant mieux, j’espère qu’on continuera sur cette lancée, le coach nous a appris à gagner, on doit confirmer au prochain tour.

– Comment avez-vous vécu le départ de Belkalem à Aspetar ?

– On est une grande famille, un seul groupe. La blessure de Belkalem ne lui permettait pas de jouer, on lui souhaite un prompt rétablissement et qu’il nous revienne le plus tôt possible.

– Vous êtes à Khartoum, mais on sait que vous avez la tête en Algérie, le MCA a perdu face à 10 Harrachis, qu’est ce qui arrive au champion en titre ?

– On est mal classés et cela n’est pas le classement du Mouloudia, tout le monde sait ce dont souffre le Doyen, j’espère qu’ils régleront vite les problèmes de la direction, les problèmes financiers et les conflits intérieurs. Avec les joueurs, on dit que le MCA descend toujours en seconde division un an après le championnat. Peut-être que les gens ont raison, car ça en a tout l’air. Une chose est sûre, on fera notre possible pour éviter cette relégation.