Le contrôle technique sert-il à quelque chose ?: Des véhicules épaves sèment toujours la mort

Le contrôle technique sert-il à quelque chose ?: Des véhicules épaves sèment toujours la mort

Tous les véhicules sont censés subir un contrôle technique. Pourtant, on constate que des voitures non conformes circulent dans les rues d’Oran, représentant un grand danger. Ces voitures sont à l’origine de beaucoup d’accidents de la route.

Certaines sont sans rétroviseur, d’autres sans système de freinage adéquat, dépourvues de feux. Ces véhicules circulent en toute quiétude. Selon des sources autorisées, plus de 3.000 véhicules interdits de circulation par les services du contrôle technique circulent toujours à Oran.

Dépassant les 30 ans d’âge, des ambulances, des bus, et des poids lourds ces véhicules ont été interdits de circuler en raison du danger qu’ils présentent pour les piétons, les autres automobilistes et pour l’environnement. Ces véhicules sont en réalité des corbillards qui sèment la mort dans leur sillage.

La réglementation qui régit actuellement le secteur serait-elle devenue obsolète au point où un contrôle technique est devenu une simple formalité qui ne fait pas obligation, à ceux qui s’y soumettent de rendre conformes leurs véhicules, aux normes de sécurité en vigueur ? L’infraction à la législation ne date pas d’aujourd’hui, et il suffit d’un simple contrôle des véhicules sur les routes pour découvrir mille et une tares.

Selon les services de la prévention routière, les anciens véhicules sont à l’origine de nombreux accidents de la circulation en regard de la vétusté de leurs équipements. Les poids lourds sont de plus en plus nombreux, de plus en plus gros et de plus en plus vétustes et représentent donc un risque de plus en plus grand sur les routes. Voilà qui devrait concerner les services de contrôle de la circulation routière.

Près de 200.000 véhicules ne répondent pas aux normes

Ces derniers temps, une cascade d’accidents meurtriers a servi de révélateur. Sur les routes à grande circulation, c’est carrément le carnage : 48% des morts sont survenus sur ces routes à cause des poids lourds.

Dans le cadre des opérations du contrôle visant à rajeunir le parc automobile national et de renforcer le contrôle technique pour limiter au maximum les accidents de la route provoqués par des défaillances mécaniques ou par la vétusté des véhicules, pas moins de 178.573 véhicules ne répondant pas aux normes ont été recensés et mis en demeure durant la période allant de 2003 à 2009 à Oran. Parmi ces véhicules interdits de circuler, des taxis et des camions qui continuent de circuler.

Durant la même période, plus de 7,7 millions d’opérations de contrôle de véhicule tous types confondus ont été effectuées par les agences de contrôle technique réparties sur le territoire de la wilaya d’Oran. Ainsi, 158 véhicules de transport en commun ont été retirés de la circulation et 977.000 voitures ont été soumises à un deuxième contrôle.

Le retrait des véhicules définitivement de la circulation procède, dans un souci de rajeunir le parc automobile national et de renforcer le contrôle technique pour limiter au maximum les accidents de la route provoqués par des défaillances mécaniques ou par la vétusté des véhicules. Lorsque cela ne nécessite pas l’immobilisation immédiate du véhicule, les propriétaires de ces véhicules ont bénéficié d’un délai variant entre 15 et 30 jours pour réparer des défaillances techniques.

Le contrôle périodique concerne les voitures selon les dates de leur immatriculation portées sur les cartes grises.

Le contrôle technique automobile est devenu obligatoire en 2003. Les contrevenants risquent toutefois de lourdes sanctions à commencer par des amendes pouvant aller de 20.000 à 50.000 dinars pour finalement en arriver à des peines d’emprisonnement d’une durée de 2 à 6 mois.

Ils peuvent aussi faire l’objet d’un retrait du permis de conduire pour une durée d’une année et son annulation en cas de récidive. Les agences de contrôle sont, quant à elles, étroitement surveillées et sanctionnées en cas de faute grave. Les sanctions ont varié entre l’avertissement et la fermeture provisoire de 1 à 3 mois avec des retraits d’agrément allant même jusqu’au retrait définitif dans certains cas.

L’Algérie envisage aussi d’interdire la circulation des vieilles voitures (âgée de plus de 30 ans) et de durcir le code de la route pour tenter de mettre un terme à l’augmentation du nombre d’accidents de la circulation. Une commission spécialisée devait déterminer les critères pour le retrait de ces véhicules, sur la base de l’âge, du nombre de kilomètres parcourus et de l’état du véhicule.

Le retrait des épaves notamment les bus, et les camions permettra également de stimuler l’industrie automobile algérienne par le biais de la société nationale des véhicules industriels (SNVI), en proie actuellement à des difficultés. Selon les estimations officielles, 60% des voitures circulant en Algérie ont plus de dix (10) ans d’âge.

Les responsables du gouvernement sont également préoccupés par les accidents provoqués par les transports en commun. Ils expliquent que ces accidents sont souvent le fait de bus anciens et des conducteurs. Les autorités réfléchissent également au remplacement des vieux bus par de nouveaux modèles et à une réorganisation complète du secteur des transports. En attendant, les chauffeurs des bus, tout types confondus ne recherchent que le quitus, et les agences, les clients qui se font rares.

Z. Selma