Trente-six contrôleurs techniques se sont vu retirer leur agrément définitivement depuis l’année 2003 dont neuf en 2014. Les infractions relevées sont liées à la délivrance de certificats de complaisance et l’établissement de faux procès-verbaux (PV) sur l’état du véhicule, a indiqué, hier, le directeur des réseaux des agences de contrôle technique de l’Enacta (Etablissement national de contrôle technique automobile), Amer Selmane, invité du Forum de la police.
Le responsable a révélé que 215 contrôleurs techniques ont fait l’objet de sanctions durant la période allant de 2003 à 2014 pour « faute professionnelle ». 44 ont reçu des avertissements et 135 autres se sont vu retirer provisoirement leur agrément. En outre, les visites des inspecteurs de l’Enacta se sont soldées par la fermeture provisoire de 50 agences de contrôle technique, privées et publiques alors que 21 autres ont fait l’objet d’avertissement. Le conférencier a fait savoir que 224.841 véhicules ont été retirés de la circulation de 2003 au 31 décembre 2014. Les véhicules de tourisme viennent en tête, soit 106.036, suivis de camions de transport de marchandises poids léger avec 61.247 et 33.087 camions poids lourd. Les opérations de contrôle ont abouti au retrait de 13.305 bus de transport de voyageurs et 8.748 taxis. A cela s’ajoutent 407 ambulances et 155 véhicules de dépannage. Concernant la couverture globale, le responsable a indiqué que le nombre d’agences et de centres de contrôle publics et privés agréés est de 973 dont 244 en cours de réalisation, soit une moyenne de 7 agences par wilaya. L’Enacta a formé 2.206 contrôleurs techniques dont 1.929 ont été agréés.
De nouvelles mesures en application à partir d’aujourd’hui
Le directeur a annoncé de nouvelles normes de contrôle technique qui devront rentrer en vigueur à partir d’aujourd’hui. Ces mesures concerneront aussi bien les véhicules des particuliers que ceux de transport public des voyageurs. Elles consistent en le renforcement des structures des centres techniques par de nouveaux équipements de haute technologie, l’intensification du contrôle des véhicules et l’obligation pour les véhicules d’activité réglementée d’être contrôlés dans leurs wilayas respectives. « Nous n’allons plus nous contenter de mentionner les infractions sur un PV, nous allons procéder à l’interdiction immédiate du véhicule pour le soumettre à une contre-visite. De nouveaux mécanismes seront mis en place pour le suivi des véhicules retirés de la circulation ou ceux qui font l’objet de contre-visite », a-t-il précisé. En outre, le ministère des Transports a décidé le gel de la délivrance des agréments pour l’ouverture des agences de contrôle afin de permettre à l’administration de vérifier d’abord leurs appareils. Enfin, les véhicules qui ont bouclé deux années de circulation vont être soumis au contrôle technique à partir de ce mois « afin d’assurer davantage de sécurité routière ».
La police insiste sur le contrôle des véhicules et des pièces de rechange
Le représentant de la Direction de la sécurité publique (DSP) de la police, le commissaire principal Ahmed Naït El Hocine, a souligné que ses services ont recensé 17.383 accidents de la circulation en 2014 dont 296 sont dus à l’état du véhicule. Les infractions relevées concernent la défectuosité du système de freinage, notamment les feux, qui représentent 52% des infractions. L’officier supérieur a présenté une série de propositions élaborées par la DGSN dont la révision et l’actualisation du cahier des charges relatif à l’importation des véhicules, notamment la pièce de rechange, la création des laboratoires de conformité en vue de soumettre les véhicules importés à une visite technique d’homologation. La DGSN a également appelé à l’élargissement du contrôle technique obligatoire pour les deux-roues (motos et vélos) ainsi que la réduction de la périodicité du contrôle technique pour les véhicules de transport de marchandises et de voyageurs.
Neïla B.