Le ministre de l’Energie et des Mines est bien déterminé à faire le ménage dans le secteur. Quelques jours après la publication d’un code d’éthique et de conduite pour la Sonatrach, M. Youcef Yousfi annonce le renforcement du contrôle aussi bien au sein du groupe Sonatrach que dans tous les segments du secteur dont il a la charge. Il a, ainsi, affirmé dans un entretien qu’il accordé, hier, à l’Agence presse services (APS) que le contrôle interne en vigueur à Sonatrach « est périodiquement diagnostiqué et sera adapté, en cas de besoin ».
de même qu’il soulignera le fait que les scandales de corruption ayant éclaboussé la compagnie nationale des hydrocarbures impose « de renforcer le contrôle interne à Sonatrach et dans tout le secteur à travers de nouvelles dispositions, dont certaines ont été mises en oeuvre ». « C’est dans notre intérêt de continuer à le faire, afin de mieux maîtriser nos activités, rendre plus efficaces nos opérations, utiliser de manière plus rationnelle nos ressources et veiller à protéger l’image de notre secteur et de notre pays.
Il concourra aussi à sécuriser nos responsables et gestionnaires dans l’exercice de leurs fonctions », a-t-il réaffirmé. Le ministre de l’Energie et des Mines reviendra, également, sur la place des producteurs locaux dans le secteur estimant que » la fabrication d’une large gamme de produits par nos investisseurs nationaux, aussi bien publics et privés, est à encourager ».
Il a également indiqué que l’Algérie continuera à faire appel à des partenaires étrangers « dans le respect de nos intérêts ». Il a, dans ce cadre, rappelé, concernant les appels d’offres internationaux sur des projets d’exploration en Algérie, que « dans le cadre du 3e appel à la concurrence en cours, nous serons encore à l’écoute de toutes les compagnies intéressées pour donner plus de chance à nos appels et notamment en améliorant la fiabilité et la disponibilité des données techniques et environnementales de chaque projet ». Il faut savoir, dans ce sens que l’Algérie va intensifier l’effort d’exploration pour accroître ses réserves d’hydrocarbures, assurer des revenus suffisants pour le développement et « garantir la sécurité énergétique du pays à très long terme.

Le renchérissement du prix du pétrole et les obligations de préservation de l’environnement » participent également, selon le ministre, de cette stratégie de développement et de diversification des sources d’énergie. Les mesures qui seront prises pour intensifier l’effort d’exploration s’articulent, selon M.Yousfi, autour du « renforcement des moyens humains et matériels de Sonatrach », l’augmentation « des capacités nationales en matière de services pétroliers et parapétroliers », ainsi qu »un partenariat basé sur une vision à long terme en multipliant les appels d’offres, tout en étant attentifs à l’évolution des conditions à réunir et en mesure d’attirer les investisseurs potentiels ».
Par ailleurs, M.Yousfi refuse de remettre en cause la politique d’investissements à long terme adoptée par Sonatrach, en dépit de la morosité actuelle des marchés gaziers et pétroliers. « Les investissements réalisés par Sonatrach pour le renforcement de ses capacités de production et d’exportation de gaz naturel s’inscrivent dans une vision à long terme et ne dépendent pas de conjonctures ou de circonstances particulières et ponctuelles », a-t-il dit. Il précisera que « la rentabilité de ces projets ne peut-être évaluée que sur une période de 20 à 30 ans.
La production de GNL issue des trains de liquéfaction en construction n’interviendra que dans un horizon de deux à trois ans », a-t-il souligné, avant de préciser que « nous sommes optimistes quant au timing de nos projets car la croissance de la demande devrait bientôt être au rendez-vous avec le redémarrage de l’économie des principaux pays consommateurs. Ce qui devrait absorber le surplus actuel », a affirmé le ministre, qui précise que « Sonatrach explore actuellement les débouchés potentiels les plus valorisants ».
Le groupe pétrolier national compte prospecter, selon lui, « tous les marchés qui offrent une valorisation intéressante, y compris le marché asiatique ». L’état actuel du marché gazier en Europe, avec une offre abondante de la Russie et l’arrivée d’autres fournisseurs sur ce marché très porteur et où la demande est constante, n’est pas de nature à mettre en danger les exportations de gaz algérien, estime, d’autre part, M.Yousfi. « Plusieurs projets ont été réalisés ou sont en cours de réalisation pour renforcer les capacités d’exportation de gaz naturel vers l’Europe. Depuis 2005 et 2008, les exportations respectives des gazoducs Pedro Duran Farrell (GME, vers l’Espagne) et Enrico Mattei (Transmed, vers l’Italie) sont en mesure d’acheminer vers l’Europe des volumes significatifs de gaz algérien additionnels », selon le ministre.
Le ministre a, d’autre part, souligné, dans le sillage de la directive du président de la République concernant la réévaluation des projets pétrochimiques pour renforcer une industrie en aval, que « l’orientation du Chef de l’Etat s’inscrit dans le double souci de s’assurer que chaque projet permet de récupérer le maximum possible de la valeur de nos matières premières et que les filières de valorisation choisies permettent de développer en aval un véritable tissu industriel permettant de diminuer, voire supprimer, les importations actuelles de produits finis », a-t-il précisé.
Dalila T.