Le système de retraite algérien est dans le collimateur du gouvernement qui, face à la chute de ses revenus pétroliers, cherche à réduire les dépenses publiques. Jusqu’ici, les Algériens pouvaient partir à la retraite, sans condition d’âge, s’ils avaient travaillé au moins trente-deux ans. Ils seraient 245 000 dans ce cas. A l’avenir, ils devront peut-être attendre d’avoir atteint l’âge légal de 60 ans pour pouvoir faire valoir leurs droits à la retraite.
Le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, a annoncé, dimanche 5 juin, la mise en place d’une commission chargée de proposer une refonte du système de retraite. Selon les chiffres officiels, l’Algérie, pays de 40 millions d’habitants, comptait fin 2015 plus de 1,7 million de retraités, auxquels il faut ajouter 1 million de personnes, veuves et ayants droit, touchant des pensions indirectes. Plusieurs possibilités de départ anticipé ont été introduites dans les années 1990.
L’annonce de cette prochaine réforme a été faite à l’issue de la « tripartite », un cadre de discussions annuelles entre gouvernement, patronat et syndicats. Selon le communiqué officiel, le maintien du dispositif actuel est « dommageable aussi bien aux équilibres financiers de la Caisse nationale de retraite qu’à l’outil de production qui enregistre chaque année d’importantes déperditions au niveau de ses ressources humaines, notamment les plus qualifiées ».
En réalité, sous pression à cause de la chute des prix du pétrole, sa principale ressource, l’Algérie se voit peu à peu contrainte de couper dans…