Le conseiller d’Obama à Alger,Un rapprochement pas comme les autres

Le conseiller d’Obama  à Alger,Un rapprochement pas comme les autres
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Encore une fois, Washington confirme son rapprochement avec Alger, et les émissaires du président Américain Barak Obama intensifient leurs visites en Algérie.

Mais la majorité de ces responsables américains relève du créneau sécuritaire. Donc, les Etats-Unis sont intéressés beaucoup plus par le rôle stratégique que peut jouer l’Algérie dans la répression de la montée du terrorisme dans la région du Sahel, une région dont les enjeux géo-stratégiques et économiques sont énormes pour les puissances mondiales commela France et les Etats-Unis.

Cependant, l’Algérie et la France n’ont pas la même vision notamment sur la question de paiement des rançons aux groupes terroristes qui ont trouvé dans le kidnapping des ressortissants étrangers un moyen de financement. Dans cette division entre la France et l’Algérie, les Etats-Unis semblent trouver leur place à travers un rapprochement spécial avec Alger, sachant que Washington s’est fixé pour objectif, depuis les événements du 11 septembre 2001, la lutte contre le terrorisme là où il se trouve. Le conseiller principal du président des Etats-Unis pour la sécurité intérieure et la lutte antiterroriste, John Brennan, également ex-secrétaire général de la CIA, est depuis deux jours en Algérie et a eu des entretiens avec le président Bouteflika.

Lors d’une conférence de presse qu’il a tenue au siége de l’ambassade des Etats- Unis à Alger, le responsable américain n’a pas voulu s’attaquer à l’attitude du gouvernement français au Sahel. D’ailleurs, à une question sur «l’implication» du gouvernement français dans la région du Sahel suite à la prise d’otages français par des terroristes, le conseiller principal du président Obama a estimé que «le gouvernement français a la responsabilité de protéger ses citoyens», tout en confirmant que son gouvernement est «contre toute concession faite aux terroristes».

Evoquant la région du Sahel, M. Brennan a affirmé que son gouvernement est «déterminé à traquer les terroristes pour les présenter devant la justice», insistant sur le «partenariat» avec l’Algérie et les pays de la région, un «partenariat», au lieu d’une «intervention». Il faut dire que le timing de cette visite est très sensible, notamment avec la situation en Tunisie précédée par de courtes émeutes en Algérie. Les données ne sont pas les mêmes dans les deux pays. Toutefois, la question de la tentative d’Al Qaïda au Maghreb de récupérer cette protestation sociale est un enjeu important qui n’arrangerait personne. En tout cas, l’Algérie n’a pas réagi officiellement à la situation dans ce pays voisin.

A partir d’Alger, Washington se dit «prêt à assister la Tunisie pour organiser des élections libres»

Les Etats-Unis ont voulu confirmer leur position à partir d’Alger. A ce propos, le conseiller principal d’Obama dira dans une conférence de presse animée au siège de l’ambassade des Etats-Unis : «Nous appuyons fermement les aspirations du peuple tunisien et nous sommes prêts à offrir toute notre assistance au gouvernement de ce pays pour la tenue, dans un futur proche, d’élections justes et libres, reflétant les véritables volonté et aspirations du peuple».

A ce propos, il a affirmé que le président Barack Obama a «applaudi le courage» et la «volonté du peuple tunisien», ajoutant qu’il est disposé à «aider le peuple tunisien à rétablir la paix et le calme afin que des élections puissent se tenir dans 60 jours».

M. Brennan a indiqué que les Etats-Unis soutiennent des «élections représentatives en Tunisie, tout en souhaitant que la futurs dirigeants soient en mesure de mener à bien les réformes politiques et économiques à même de répondre aux besoins et aspirations du peuple». En outre, il a rappelé que le gouvernement américain a lancé des appels au calme, tout en insistant sur le «respect de la Constitution» et exprimé le refus du gouvernement américain que des «forces extrémistes puissent profiter, éventuellement, de la situation de violence en Tunisie».

Il est à souligner que la visite de l’ex-SG de la CIA coïncide avec la visite de l’adjoint du ministre de l’Intérieur saoudien, le prince Mohamed Ben Naief ben Abdelaziz Al Saoud. Une visite sur laquelle il n’y a pas eu d’informations officielles sachant qu’elle intervient au moment où l’ex-président tunisien Ben Ali s’est réfugié en Arabie saoudite suite à la révolution du peuple tunisien après 23 ans de dictature.