Le Conseil national économique et social ouvre le débat,Plaidoyer pour un nouveau régime de croissance

Le Conseil national économique et social ouvre le débat,Plaidoyer pour un nouveau régime de croissance
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Le Forum économique et social du cinquantenaire de l’indépendance, organisé, hier à l’initiative du Conseil national économique et social (CNES), devrait aboutir, demain, à une série de recommandations, une synthèse des travaux en atelier.

En tout, quatre ateliers consacrés au développement du capital humain et de l’économie fondée sur l’intelligence et le savoir, au régime de croissance, à la gouvernance et à l’environnement institutionnel ont été installés pour discuter des mécanismes à mettre en place, en vue de dégager une vision consensuelle de l’Algérie post-2015.



Cette réflexion a été engagée depuis cinq mois, bien avant l’incident de santé du président de la République, a fait remarquer le président du Cnes, Mohamed-Seghir Babès. Elle doit être discutée et enrichie à l’analyse des résultats escomptés sur les 50 dernières années. Et elle doit permettre, à l’arrivée, de mettre à plat toutes les questions bloquant la concrétisation des objectifs de développement tracés.

Au cœur de cette réflexion, la croissance économique. Les animateurs de l’atelier qui y est relatif devront sérier les problèmes qui y font obstacle et mettre au point un nouveau régime de croissance. Cela relève du possible, s’enthousiaste le président du Cnes, pour qui l’institution dont il est responsable a juste balisé le débat, mettant en avant une feuille de route qu’il faudra remanier, si cela est nécessaire, car, ajoute-t-il, rien n’est « prescriptible ».

L’idée est d’aller au-delà du dialogue social élevé, rejoindre celui politique « constructif » et « consensuel ».

Consensuel ? Des divergences de vues sont en effet apparues hier dans l’atelier sur le nouveau régime de croissance présidé par Mustapha Meckideche, un des membres de la commission travaillant sur le redressement de l’industrie nationale. Badreddine Lakhdari, membre de l’UGTA, présent à cet atelier, a estimé que l’on ne peut pas parler de régime de croissance, sans évoquer le projet de société dans lequel devrait s’insérer un pacte de croissance nouveau dans un pays en transition économique. M. Meckideche a proposé de verser un document de Tayeb Hafsi, éminent chercheur algérien, dans la réflexion, et de puiser, si cela est intéressant, dans les idées développées par Nabni, une association qui a beaucoup travaillé sur les modèles de croissance et sur la gouvernance. La gouvernance est la clé, c’est la mère de toutes les réformes, selon Nabni qui estime que si l’on ne change pas la gouvernance, pas de développement possible, et que l’on continuera à aller dans le mur ou plutôt vers l’iceberg. La gouvernance est le thème central du rapport établi par Nabni. D’autres participants s’interrogeaient sur le fait que la diaspora algérienne n’ait pas été associée à ce forum.

Le FCE, une organisation patronale qui avait formulé un ensemble de propositions n’était pas également de cette réunion.

Et pendant que le Cnes tente de dégager une plateforme de réflexion qui se tienne et qui fasse consensus, la communauté économique fait, elle, face à de nombreuses interrogations liées à la stratégie industrielle, à la politique de l’entreprise, à la place des IDE, à la politique de promotion de la PME, aux programmes de mise à niveau, à l’investissement… Ce dont sont sûrs, cependant, les opérateurs économiques, c’est que la règle du 51/49 % toujours en cours, c’est que le gouvernement n’est pas près de la réaménager. Abdelmalek Sellal était clair à ce sujet, hier. Le Premier ministre a affirmé que le 51/49 % ne pose pas de problème, notamment pour les gros investissements et que beaucoup d’entreprises s’y sont adaptées. M. Sellal prend ainsi les devants pour assurer les chefs d’entreprises sur le fait que de bonnes choses ont été faites dans le cadre de cette règle. Le Premier ministre a peut-être, exagérément, enjolivé une économie nationale pas tout à fait au mieux de sa forme.

Il est vrai que la crise mondiale n’a pas produit d’effets néfastes sur l’économie nationale, mais les pratiques de gouvernance passéistes ont toujours cours et les chiffres, têtus qu’ils sont, ne sont pas réellement bons. Le taux de croissance du PIB algérien était dans une moyenne de 1,5 % entre 1990 et 1999.

Il a toutefois grimpé pour atteindre 2,2 % en 2000, 2,7 % en 2001, 4,7 % en 2002, 6,9 % en 2003, 5,2 % en 2004 et 5,1 % en 2007. La courbe reste précaire et fluctuante. Elle le sera peut-être moins, dans l’après-2015.