Gelé depuis plus d’une dizaine d’années, le conseil national de la concurrence, un organe qui dépendait de la présidence de la République avant d’être placé sous l’autorité du ministère du Commerce, sera de nouveau opérationnel avant la fin de l’année.
C’est du moins ce qu’a indiqué hier le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, lors de son intervention à l’APN pour répondre aux critiques et autres remarques soulevées par les députés à l’occasion du débat autour des nouveaux projets relatifs à la concurrence pour le premier et à la pratique commerciale pour le second.
«Le conseil national de la concurrence sera opérationnel dans les meilleurs délais, et mon souhait à ce sujet, c’est que ce délai n’ira pas au-delà de cette année», fera savoir en effet le ministre du Commerce au cours de son intervention.
Lors des débats animés par les députés au sujet des deux projets de loi cités, beaucoup parmi les représentants du peuple ont relevé l’anomalie se rapportant au fait que les activités du conseil national de la concurrence soient gelées une dizaine d’années durant, et que cette institution créée en 1995 n’ait fonctionné que durant cinq années.
Une anomalie au sujet de laquelle le tout nouveau ministre du Commerce désigné à ce poste depuis le récent remaniement ministériel s’engage désormais à apporter le rectificatif nécessaire. Il reconnaît par ailleurs que la hausse des prix des produits de consommation atteste, de son avis, «de l’existence de réseaux de spéculation et de rétention de produits afin que les prix augmentent».
Dans ce sens, le département ministériel semble décidé, selon son premier responsable, à mener une guerre sans merci à l’encontre des réseaux qu’il a lui-même évoqués. Dans ce cadre, outre l’établissement de nouveaux amendements de l’ordonnance relative à la concurrence et la loi sur la pratique commerciale soumis au débat hier à l’ APN et devant faire l’objet d’adoption ce matin, le département du Commerce vient d’entériner la décision de recruter quelque 7000 nouveaux agents de contrôle dont 1000 seront engagés dès cette année.
Dans le domaine de la pratique commerciale, il est prévu, dans le cadre de la mise en application du programme quinquennal 2010-2014, la création d’une cinquantaine de marchés de gros d’envergure nationale et régionale ainsi que 1800 marchés au niveau local. En faisant part de ces chiffres, le ministre du Commerce mettra aussi l’accent sur la nécessité d’assurer la continuité dans le domaine de l’approvisionnement du marché, tout en assurant la protection des producteurs et ce, grâce, a-t-il dit, au renforcement des mécanismes de contrôle, entre autres l’OACI et l’ONIL.
Par Karim Aoudia