Le conseil de sécurité prend d’énormes risques en mettant sur le tapis ,l’option militaire au nord-Mali Bruit de bottes !

Le conseil de sécurité prend d’énormes risques en mettant sur le tapis ,l’option militaire au nord-Mali Bruit de bottes !
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L’Algérie, qui a remporté plusieurs manches dans son bras de fer contre la France, n’a certainement pas dit son dernier mot, sachant qu’une intervention militaire uniquement menée par les quelques 3 000 hommes de la Cédéao serait tout simplement suicidaire.

Le sort en est jeté désormais. Le Conseil de sécurité de l’ONU a fini par succomber aux chants des sirènes de la France, cela même s’il a su prudence garder. Coupant, en quelque sorte, la poire en deux, il a, en effet, fini par accepter la faisabilité d’une intervention militaire étrangère dans le nord-Mali.

Il semble, toutefois, que cette résolution, qui a été adoptée à la suite des énormes pressions et actions de lobbyings menées par la France en coulisses, n’a aucune chance d’être appliquée sur le terrain. Celle-ci, en effet, a accordé un délai de 45 jours aux organisations africaines régionales ainsi qu’aux Nations unies afin de finaliser « Un plan d’intervention visant à reconquérir le nord du Mali ».

Techniquement parlant, en effet, il est quasi impossible d’envisager une quelconque action armée sans le concours actif de l’Algérie, acteur majeur et incontournable au niveau de cette sous-région. Or, notre pays s’est toujours montré farouchement opposé à cette option, tant qu’il reste possible de faire prévaloir la voie du dialogue.

Le plan algérien, visant à obtenir la libération de la partie septentrionale du Mali est ingénieux, et a donc toutes les chances de réussir sur le terrain. Il consiste à ouvrir un dialogue sans exclusive avec l’ensemble des forces armées et/ou politiques locales qui rejettent le terrorisme et renoncent à revendiquer l’indépendance de l’Azawad. Ce choix, fort judicieux, a déjà amené le MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad) à renoncer à son option indépendantiste.

Quant aux membres d’Ançar Dine, selon les propres dires d’Abdelkader Messahel, notre ministre délégué en charge des Affaires maghrébine et africaines, il est possible de les inclure dans ce dialogue, car même s’ils sont islamistes, ils ne sont quand même pas terroristes, comme le sont les éléments criminels d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique), ainsi que le MUJAO (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest).

C’est justement dans le but d’isoler ces deux groupes criminels, alliés des trafiquants d’armes, des contrebandiers et des dealers, que ce dialogue est préconisé par Alger. Notre pays, qui continue de penser que le règlement de la crise malienne doit être interne, sans la moindre ingérence externe, pense à juste titre qu’il sera possible d’isoler avant de vaincre ces groupes criminels une fois que l’ensemble des forces locales seront tombées d’accords sur un minimum consensuel.

Le peuple malien, qui est loin d’être en phase avec un président intérimaire, non élu, et « travaillé au corps » par la France, a lui aussi maintes fois défilé à Bamako pour rejeter toute forme d’intervention militaire étrangère. Celle-ci serait, en effet, synonyme de chaos généralisé. Elle pourrait avoir pour conséquences directes de « justifier » l’appel au « jihad » que pourrait lancer les groupes terroristes en place.

Ces derniers, grâce à l’argent des rançons, fourni notamment par la France, peuvent également s’adjoindre les services de milliers de mercenaires, pouvant facilement être armés grâce aux arsenaux des casernes de Kadhafi, pillées à la suite du renversement et l’assassinat de ce dernier sur instigation de Paris. C’est, du reste, à la suite du complot mené par la France contre la Libye que la situation a dérapé au Mali, avant d’échapper à tout contrôle.

Des milliers de touareg, lourdement armés, et bien entraînés, ont quitté la Libye pour revenir faire le coup de feu au Mali, alors que les rebelles libyens, dont beaucoup sont d’anciens membres et dirigeants du GICL, la branche locale d’Al-Qaïda d’Oussama Ben Laden, ont transféré des armements sophistiqués et lourds, capables d’infliger de sérieux revers y compris aux avions et hélicoptères des forces de l’OTAN, ont été « gracieusement » mises entre les mains des criminels de l’AQMI et du MUJAO.

Kamel Zaïdi