Le ministre algérien du Commerce Mustapha Benbada a indiqué jeudi que le Conseil de la concurrence, créé en 2003 mais gelé depuis, sera relancé dès que seront résolues les questions administratives ayant retardé son installation. « Il y a des problèmes au niveau des rouages administratifs habilités à traiter ce dossier, mais si le travail n’avance pas correctement (…) on demandera son examen par un conseil interministériel », a-t-il déclaré, en marge d’une séance plénière de l’Assemblée nationale populaire (chambre des députés).
« Cela va permettre de débloquer la situation pour arriver enfin à élaborer les textes d’application d’un conseil de concurrence opérationnel », a-t-il ajouté. A propos de la flambée des prix des denrées de base en janvier à l’origine de cinq jours d’émeutes meurtrières, le ministre a écarté l’existence de toute situation de monopole sur le marché algérien.
« Il n’y a aucune situation de monopole mais juste une (position) dominante qui n’est pas interdite par la loi », a-t-il répondu à un journaliste qui évoquait le monopole d’un opérateur privé qui détient les marchés du sucre et de l’huile. « Lorsqu’un opérateur dépasse 45% des parts de marché on parle d’une position dominante.
La loi interdit par contre l’abus dans l’utilisation d’une telle situation », a-t-il expliqué. Le ministre réagissait aux déclarations du chef de la mission du FMI en Algérie, Joël Toujas-Bernaté, qui avait estimé, dans un entretien au magazine interne de l’organisation internationale, que l’absence de concurrence dans la distribution pourrait avoir été un facteur de la récente flambée des prix.
« Les autorités devraient promouvoir la concurrence dans le secteur de la distribution et éviter un comportement de monopole, qui pourrait avoir été l’un des facteurs de la récente flambée des prix », avait déclaré M. Toujas-Bernaté. En cas d’abus, « les concurrents doivent protester auprès du Conseil de la concurrence, un organisme malheureusement gelé actuellement », a répondu M. Benbada.
Gelé depuis sa création en 2003, le Conseil de la concurrence a été relancé par la nouvelle loi sur la concurrence adoptée en 2008, mais n’est toujours pas en place.