Avant même avoir passé le cap difficile de la collecte des signatures, leur dépôt au niveau du secrétariat du Conseil constitutionnel, et l’annonce de ce dernier de la liste des candidats officiels, Ai Benflis est désormais en campagne électorale.
Une fois l’annonce de sa candidature à la candidature faite le 19 janvier dernier à l’hôtel Hilton, l’ex-chef du gouvernement ne s’est pas retiré dans « ses appartements » pour attendre que les signatures (60.000 ou 600) soient récoltées par ses partisans. Il s’en est allé à la rencontre des citoyens et des moudjahidines, susceptibles de le soutenir et de lui donner leurs voix le 17 avril prochain.
En fait, sa première apparition en public, date du 28 septembre dernier lorsqu’il a pris part à l’hommage rendu par le bâtonnat d’Alger à Me Amar Bentoumi, décédé le 23 mars 2013, à l’hôtel Hilton. Ali Benflis occupera même la tribune pendant une dizaine de minutes pour louer les mérites de l’ex-bâtonnier, son courage et son affront à Ben Bella dans une lettre qu’il lui avait adressée en guise de démission.
L’ex- candidat malheureux aux présidentielles de 2004, qui nie avoir fait une traversée du désert durant ces dix dernières années, multipliait ses sorties. Il était de tous les enterrements des moudjahidine et autres personnalités politiques qui ont marqué l’histoire de notre pays et qu’il a personnellement côtoyées.
La dernière sortie de Benflis date d’hier, lorsqu’il a rencontré, au siège même de sa campagne électorale, apparemment sous un chapiteau, des anciens combattants de la révolution algérienne et des parlementaires. Auxquels il dira qu’il ne peut être fort que par la chaleur de leurs épaules qui pourraient l’entourer.
Ali Benflis expliquera à ses hôtes qu’il est un homme de la réconciliation et qu’aucun cas il ne critiquerait le passé de l’Algérie, dont il se revendique. Cependant, il aspire, à travers sa candidature, à donner de l’espoir aux Algériens.
L’orateur, qui s’octroie un droit constitutionnel d’analyser la situation politique du pays, s’est interrogé sur le pourquoi de la non longévité des différentes Constituions élaborées depuis 1963. Il en donnera lui-même la réponse. « C’est parce que, la loi fondamentale du pays a, à chaque fois, été pensée et rédigée de manière unilatérale ».
« Construire l’Algérie », selon Benflis, c’est d’abord rédiger l’acte fondamental. En l’occurrence la Constitution. « Pouvoir et opposition avec toute sa diversité », devront s’enfermer, pendant un mois, voire une année pour sortir avec une Constitution consensuelle », explique-t-il à ses hôtes.
Une constitution qui garantirait, selon lui, toutes les libertés démocratiques, qui préconiserait uniquement deux mandants présidentiels non renouvelables. Mais aussi qui donnerait pleins pouvoirs au Parlement, à savoir la possibilité de créer des commissions d’enquête, d’exercer le plein contrôle de l’Exécutif et le pouvoir de destitution du gouvernement à travers une motion de censure.
En somme, une esquisse de programme qui séduirait plus d’un. Encore faut-il que l’ex-ministre de la Justice soit porté à la magistrature suprême.
Faouzia Ababsa