Le congrès de Siga en l’an 206 av. J-C. a marqué la naissance de la diplomatie algérienne

Le congrès de Siga en l’an 206 av. J-C. a marqué la naissance de la diplomatie algérienne

Le congrès de Siga (non loin de l’actuelle Ain Temouchent), initié et organisé par le roi numide Syphax en l’an 206 avant J-C, a sans doute marqué la naissance de la diplomatie algérienne, a estimé mardi le Dr. Djamel Messirhi, chercheur à l’université Batna1.

Syphax à qui revient le mérite d’avoir unifié les deux Numidies, occidentale et orientale l’an 205 av. J-C, avait joué un rôle de médiateur entre les Romains et les Carthaginois en organisant le congrès de Siga dans le but d’éviter l’extension de la guerre d’Espagne vers l’Afrique du Nord, a ajouté cet universitaire lors de la présentation de son livre « La résistance numide à l’occupation romaine, de Syphax à Takfarinas ».

Syphax, lucide, « voulait ainsi épargner à la Numidie, en usant de diplomatie, les conséquences désastreuses entre les deux grandes puissances militaires de la Méditerranée », a a ajouté ce chercheur.

Siga était la capitale des Massaesyles, en Numide occidentale sur laquelle régnait Syphax. La Numidie occidentale qui s’étendait d’oued Melouia  oulouya, près de la frontière avec la Maroc, jusqu’à l’entrée nord de la Tunisie, constituait le premier noyau de l’Etat Algérien, a relevé le Dr. Messirkhi.

Il a également évoqué les rapports d’alliance qui unissaient Syphax à Carthage, au point d’expédier son armée combattre les romains en Espagne avant la brouille survenue des suites des relations tendues entre Carthage et Gaïa, roi des Massyles.

Les rapports de bonne entente reprirent de nouveaux avec Carthage notamment après le mariage de Syphax avec la princesse Sophonisbe.

Le même chercheur a également indiqué que la période de 203 av. J-C. à l’an 24 de notre ère a vu la naissance du premier Etat Algérien dont les origines remontent, a-t-il soutenu, à plus de 2.000 ans, soit bien avant l’arrivée des Ottomans et de l’occupation Française.

Pour Mohamed Merdaci, spécialiste en culture amazighe, et Tarek Tabet, président de la section de Batna de l’Union des écrivains algériens, l’ouvrage de Messirhi est « riche d’informations historiques sur le royaume de Numidie et sur sa farouche résistance à l’occupation romaine ».

Un riche débat sur l’histoire de la Numidie a suivi la présentation de l’ouvrage.