Le Congrès américain soutien le projet de large autonomie des territoires sahraouis occupés

Le Congrès américain soutien le projet de large autonomie des territoires sahraouis occupés

Faut-il penser, d’ores et déjà, que l’on se dirige vers un statu quo concernant la décolonisation du Sahara occidental ?

Alors que les deux parties sont engagées dans des négociations dans le cadre des réunions informelles organisées sous l’égide des Nations unies, la presse marocaine met la gomme pour tenter de faire admettre le bien-fondé de la position du Royaume chérifien, qui n’a pas changé d’un iota, à l’opinion internationale.

Les pourparlers ont repris dimanche dans la capitale autrichienne et prendront fin aujourd’hui.

Sauf nécessité de dernière minute ou imprévu. Certains journaux ainsi que l’agence de presse officielle du Royaume alaouite n’ont pas attendu cette échéance pour passer à l’offensive.

Le doyen de la délégation de staffers du Congrès américain en visite dans la ville de Dakhla (Sahara occidental occupé), Steven Shearer, chef de cabinet du Congressman Aaron Shok, a réitéré, lors d’une rencontre avec des acteurs locaux, le «soutien de la majorité» du Congrès américain à «l’initiative marocaine» d’accorder une large autonomie aux provinces du Sud en vue de «clore définitivement le dossier du Sahara» a rapporté MAP dans une de ses dépêches, la veille de la reprise des pourparlers.

Steven Shearer aurait appelé «tous les pays à soutenir la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental dans le cadre de son unité nationale», a ajouté cette dernière.

La tactique est bien rodée puisqu’au mois d’avril dernier, ce même canal de communication avait procédé de la même façon en indiquant que de nombreux membres du Congrès américain ont saisi par courrier le président des USA en vue d’un soutien au projet marocain.

Il faut relever qu’il est toutefois très étonnant qu’un membre aussi influent, soit-il, du Sénat américain ait fait fi des résolutions votées et adoptées à la majorité absolue par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Cette action zélée de l’agence de presse officielle du Maroc faisait, en réalité, tout simplement, écho à la motion de soutien d’un imposant groupe d’élus américains emmenés par le très influent sénateur démocrate Edward Kennedy, qui demandait dans sa requête au président Barack Obama de soutenir le peuple sahraoui dans son droit à l’autodétermination.

«Alors que vous entamez votre mandat, nous vous demandons instamment, ainsi qu’à votre administration, d’agir pour soutenir le peuple du Sahara occidental dans son droit à l’autodétermination à travers l’organisation d’un référendum libre, juste et transparent», ont écrit les signataires du document au successeur de George W.Bush. C’était vers la fin du mois de mars.

Dans un message adressé à Mohammed VI, le nouvel hôte de la Maison-Blanche répondait ainsi au souverain marocain qui l’avait, entre autres, sollicité sur la question du Sahara occidental: «Mon gouvernement travaillera avec le vôtre et d’autres parties dans la région afin de parvenir à une solution qui réponde aux besoins des populations, en termes de gouvernance transparente, de confiance en l’Etat de droit et d’une administration de justice équitable».

La plupart des observateurs internationaux y ont vu une volonté certaine de la nouvelle administration américaine de favoriser l’application de la légalité internationale et de mettre ainsi fin à un conflit qui dure depuis plus de trente-quatre ans.

De son côté, le quotidien Aujourd’hui le Maroc, comme à son habitude, garde un oeil rivé sur la capitale algérienne.

«La communauté internationale s’est rendu à l’évidence que le processus de règlement du conflit est bloqué à Alger», écrit dans son édition électronique du 30 juillet 2009, le journal marocain.

Il ne tient qu’à Rabat de se prononcer en faveur de la tenue d’un référendum, tel que le réclament le peuple sahraoui et la communauté internationale, et le peuple sahraoui qui n’a guère besoin de tutelle, sauf d’être soutenu dans son combat pour sa liberté, fera le reste.

Mohamed TOUATI