Le conflit ne connaît pas son épilogue, Psychose et insécurité à Ghardaïa

Le conflit ne connaît pas son épilogue, Psychose et insécurité à Ghardaïa

Le conflit communautaire qui oppose Mozabites et Chaâmbis à Ghardaïa n’est pas prêt de connaître son épilogue. Pis encore, les tensions se renouvellent à la moindre occasion et les affrontements redoublent de violence.

Ces derniers jours ont été particulièrement mouvementés, avec à la clé des blessés, des pillages de biens particuliers et des représailles des deux côtés.

Les actes de vandalisme auxquels se sont adonné des jeunes portant des cagoules dans la nuit de mardi à mercredi au centre- ville de Ghardaïa, au quartier dit Theniet El-Makhzen, ont fait plus de cinquante blessés et la destruction de plusieurs magasins et autres locaux, selon le bilan établi par les autorités locales.

Durant la même nuit, des affrontements entre groupes de jeunes issus des deux communautés mozabite et arabe ont été signalés dans les quartiers de Souk et Hay El Moudjahidine et se sont même étendus au centre-ville de Ghardaïa.

LG Algérie

Un climat de psychose et d’insécurité alarmantes, notamment après la grève générale décrétée par des commerçants mozabites depuis jeudi dernier, une façon pour eux de condamner les provocations dont ils font l’objet et les actes de saccage qui frappent leurs biens perpétrés par des jeunes accomplissant leurs forfaits une fois la nuit tombée.

C’est le climat d’insécurité qui s’est instauré étrangement dans la ville de Ghardaïa et plusieurs autres quartiers périphériques, en dépit de l’intervention des services de sécurité à chacune des altercations qui éclatent entre les jeunes des deux communautés. Les prêches des imams et autres dignitaires de la région ne sont pas non plus parvenus à endiguer cette animosité endémique entre les deux communautés.

Cela renseigne, si besoin est, sur la profondeur du mal qui ronge cette région de l’Algérie, et, par conséquent, interpelle les autorités compétentes à agir le plus vite possible afin d’apporter le remède nécessaire à freiner cette escalade inquiétante de violence, et de là même empêcher l’irréparable.

Cette wilaya aussi sensible qu’est Ghardaia n’en est pas à sa première, puisque ces deux mêmes communautés avaient déjà fait parler d’elles par le passé. Plusieurs fois, on a signalé des blessés, des agressions et autres actes de violence et de vandalisme, renouvelant à chaque fois les affrontements et réveillant dans les esprits des jeunes cette haine de l’autre.

L’on se souvient également de la commission d’enquête dépêchée par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales au lendemain de graves affrontements entre les deux communautés mozabite et chaâmbie l’an dernier. En collaboration avec les notables de la région, un accord avait été scellé afin d’éviter toutes les raisons de cette situation fâcheuse.

Hélas, ledit accord n’a rien donné de concret, puisque les affrontements vont crescendo et la tension reste toujours vive dans les quartiers de Ghardaia. L’on se demande de la sorte sur les motivations des uns et des autres, car il y a forte manipulation des masses, de l’avis de tous les observateurs. Il appartient à ce titre aux pouvoirs publics de prodiguer des mesures draconiennes pour en finir avec un conflit qui ne dit pas tous ses secrets.

M. A. C.