«Interdiction d’emplir sans autorisation les bouteilles B13, appartenant à Naftal»
14 opérateurs privés d’enfûtage sont actifs dans tout le pays.
Ce sont dix enfûteurs de gaz GPL privés, sur les 14 opérateurs qui existent sur le territoire national, qui ont invité hier à Alger, sous la houlette du secrétaire adjoint de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (Cgea), Hamid Sayah, à la presse nationale pour «porter à la connaissance du consommateur les tenants et aboutissants d’un problème qui nuit à son approvisionnement en gaz butane.»
Survenu en cette période de «froid et socialement perturbée» selon leurs dires, les 14 opérateurs privés avaient été «contraints» de signer en juillet 2007 une convention avec l’opérateur public Naftal, filière de Sonatrach, dite de «location» de bouteilles spécifiques B13 kg.
Ceux qui avaient refusé de s’astreindre à cette convention n’ont plus été approvisionnés en GPL, réduisant ainsi au chômage nombre de personnes pour cause de fermeture de leur entreprise, avance l’Union.
La raison avancée par Naftal est claire: «Interdiction d’emplir sans autorisation les bouteilles B13, appartenant à Naftal» Pour rappel, ce dernier s’est vu prendre une part du marché national devant une concurrence activement menée par un ensemble d’opérateurs privés disséminés à travers toutes les wilayas du pays.
Depuis le début de l’année en cours, ces opérateurs privés dûment agréés par les centres d’enfûtage de gaz butane sont dans le désarroi total. Hamid Sayah, secrétaire adjoint de la Confédération générale des entreprises algériennes (Cgea), à laquelle est affiliée l’union des enfûteurs, explique que Naftal «refuse d’approvisionner en gaz butane» les emplisseurs privés. Il a précisé cependant dans son intervention que le contrat de location des bouteilles, que Naftal cherche à reconsidérer, est arrivé à «expiration le 31 décembre 2011.
L’opérateur public veut ainsi le taux de location et oblige les emplisseurs à acheter ses propres bouteilles de butane. Il faut dire que la rotation des bouteilles «ne dépasse guère 30.000 bouteilles pour chaque opérateur pour laquelle chaque enfûteur doit débourser quelque 33 milliards de centimes» alors que Naftal «oblige» un achat égal à 200.000 B13k.
Une instruction du ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, avait recommandé aux deux parties, lors d’une rencontre qui remonte au 28 décembre dernier de trouver un terrain d’entente qui ne doit pas en définitive léser le consommateur.
Les opérateurs privés, qui ont respecté leurs cahiers des charges, ont réitéré que les bouteilles de butane en possession des citoyens étaient leur «propriété.» M. Sayah a relevé que la location des bouteilles greffent de 15% les budgets des enfûteurs privés et 46% du bénéfice brut.
Les opérateurs craignent une option «monopolistique» de la part de Naftal qui détient actuellement 80% des parts du marché.
Un des 14 opérateurs présents à la réunion d’hier a regretté que l’arrêt de l’approvisionnement par Naftal perturbe déjà le marché qui voit la B13 grimper à plus de 700 DA à Sidi Bel Abbès et Chelghoum Laïd…sans parler des autres lieux éloignés des points de vente. Les centres d’enfûtage de gaz butane, dont la coordination se situe au 75 rue Didouche Mourad, à Alger, ont été créés en 1997 dans le cadre de l’ouverture du secteur des hydrocarbures à l’investissement privé, rappelle-t-on.
Ce conflit qui perdure menace pas moins de 890 emplois directs et quelque 3000 autres indirects, affirme-t-on.