Le 1er concours destiné aux adeptes du baroud a permis de créer, samedi dans la petite localité de Hamla (ex-Condorcet), dans la wilaya de Batna, une ambiance festive, tout en ferveur, au coeur dune superbe mosaïque représentative du patrimoine matériel et immatériel algérien.
Chants et danses folkloriques, habits du terroir chaoui, jeux traditionnels et autres activités récréatives ont marqué ce concours, plongeant le nombreux public présent dans une atmosphère d’allégresse, ponctuée de concerts en plein air de « Gasba » et de « Bendir » dans la plus pure tradition des Aurès.
Attirés aussi par un soleil printanier radieux, des citoyens, seuls ou en famille, étaient visiblement émerveillés par les évolutions des « baroudeurs traditionnels », au nombre de 230, venus de plusieurs régions des Aurès, âgés entre 6 et 72 ans.
Le vaste espace vert situé sur les berges de l’oued Hamla, au pied des monts Tougueur et Boumerzoug, où le cèdre de l’Atlas trône en maître des lieux, a été transformé, l’espace de ce concours inédit dans cette région, en arène dédiée aux évolutions, en solo ou en groupe, des chantres du baroud dont les tirs assourdissants ont de tous temps donné un cachet particulier aux réjouissances aurésiennes.
Les figures éminemment artistiques d’ »El Ouarda », qui voit un groupe d’une douzaine de « baroudeurs » en cercle converger vers le centre avant de s’éloigner en corolle, d’ »El Khayyata » (machine à coudre) qui voir les tireurs se faire face et lâcher leur salve à intervalle très rapproché, rappelant le bruit d’une machine à coudre et autres tableaux ont tout simplement enchanté le public.
Si le vieux Belkacem Zitoun, venu de la localité de Talkhemt, a épaté l’assistance par sa maîtrise et sa légèreté, en dépit de ses 72 printemps, le petit Nedjm-Eddine Amir (6 ans et demi) a carrément ébahi le public par sa façon de manier son arme avec une adresse et une assurance proprement ahurissante.
Pour le président de l’association aurésienne de la fantasia et du baroud, coordinatrice de la manifestation, Mohamed Ameghchouche, ce concours est « de nature à donner un nouveau souffle à cette activité très ancienne (le baroud) et à encourager les plus jeunes à oeuvrer à sa préservation ».
De son côté, le président de l’association des « Amis d’Imedghassen », Azzedine Guerfi, a estimé que ce concours destiné aux gens du baroud « ambitionne surtout de pérenniser cette activité festive, partie intégrante du patrimoine immatériel des Aurès, d’autant qu’elle est toujours accompagnée d’habits traditionnels et de musique du terroir chaoui où dominent la Gasba et le Bendir ». Cette manifestation était organisée dans le cadre de la célébration du mois du patrimoine.