Les grévistes exigent la libération du plan d’investissement et la cessation du recrutement des retraités.
Le complexe sidérurgique d’El-Hadjar est à nouveau dans la tourmente. Hier, en réponse à l’appel lancé par Daoud Kechichi, porte-parole des travailleurs, un rassemblement s’est tenu devant le bureau du syndicat. Il a regroupé un peu plus de 1 000 travailleurs, selon des sources proches de la direction générale. À l’occasion, le porte-parole a exigé de libérer le plan d’investissement promis, d’arrêter le recrutement des cadres retraités, d’accorder un peu plus de place à l’UGTA à l’intérieur de l’usine et de mettre fin aux dépassements de la DRH.
Accompagné de trois sidérurgistes, le porte-parole des travailleurs a également rencontré le wali d’Annaba en
fin de matinée et ce, afin de trouver une issue au problème. Selon nos sources, le chef de l’exécutif a promis d’ouvrir ce dossier et d’en discuter avec les parties concernées. Du côté des grévistes, on annonce le maintien de la protestation jusqu’à dimanche prochain. “Si rien ne se décide d’ici là, nous organiserons une marche qui s’ébralera du complexe jusqu’au siège de la wilaya”, a-t-il menacé.
Du côté de la direction du complexe sidérurgique, certains cadres estiment qu’ils ont “besoin seulement de travailler dans la sérénité pour relancer la production et mettre en place les investissements nécessaires afin de porter la capacité de l’usine à 2,2 millions de tonnes”. Pour eux, les conflits syndicaux ne doivent pas entraver le bon fonctionnement de l’entreprise car “les conséquences de ces querelles aux desseins inavoués sont néfastes”. Ils estiment aussi que “les pressions extérieures ne sont pas contrôlables par l’entreprise. Elles sont du ressort des autorités et de la Centrale syndicale”. Il faut noter que l’usine est pratiquement à l’arrêt, en raison des travaux de maintenance, lancés depuis près de 3 mois, au haut-fourneau n°2, principale source d’approvisionnement de l’acier liquide. “Fort heureusement, apprend-on auprès de la direction du complexe, les grévistes n’ont pas tenté d’occuper le site du haut-fourneau, qui est sur le point du démarrage”.
En effet, c’est suite à des incidents survenus sur les cowpers, installations annexes indispensables au fonctionnement du haut-fourneau, que la direction générale a décidé, après avoir demandé l’avis de tous les experts du Groupe ArcelorMittal ainsi que les constructeurs, d’arrêter, au mois de septembre dernier, le haut-fourneau n°2 et d’effectuer les réparations nécessaires, rappelle-t-on. “Cette décision est la meilleure option pour garantir la conservation des installations et permettra, de ce fait, le redémarrage du haut-fourneau dans de meilleures conditions d’ici la mi-décembre”, a-t-on encore indiqué du côté de la direction.
B. B