Le commerce de gros sous pression: La «ch’kara» ou les banques de l’ombre

Le commerce de gros sous pression: La «ch’kara» ou les banques de l’ombre

Une nouvelle réglementation intervient à un moment opportun pour réguler les activités des espaces commerciaux dont certaines opèrent dans un environnement dépourvu de toute législation.

Le directeur général de la législation et de l’organisation des activités, Aït Abderahmane Abdelaziz, a dressé hier, au siège du ministère du Commerce, un état des activités commerciales et a présenté une nouvelle législation, traduite dans le décret fixant les conditions et les modalités d’implantation et d’organisation des espaces commerciaux.

Le conférencier n’a pas manqué d’évoquer dans ce sens l’opacité du commerce informel qui nuit, non seulement à l’économie du pays, mais aussi par la mauvaise qualité des produits proposées au consommateur même. Il en donne les chiffres : «Il existe 765 marchés informels situés pratiquement au nord, dans les villes d’Alger, Boumerdès, Oran, Constantine, Blida, Chlef, Biskra.»

Des milliers de personnes activent dans ce secteur sans pouvoir en cerner le nombre exact, compte tenu de la mouvance de cette catégorie sociale. Parmi les mesures prises pour résorber ce fléau, l’intervenant cite l’exemple de Boumerdès qui a créé de nouveaux espaces commerciaux officiels, jugulant largement ce phénomène.

Quant aux marchés entrant dans le cadre réglementaire, ils sont au nombre de 1597. Aït Abderahmane en cite les catégories en énumérant 43 marchés de gros, 654 de détails, 623 hebdomadaires, 235 à bestiaux et 42 marchés spécifiques. L’intervenant reconnaît les mauvaises conditions matérielles et d’infrastructures dans lesquelles exercent ces espaces commerciaux qui dépendent des communes. «Pour améliorer l’état matériel de ces marchés, le ministère du Commerce a alloué à ces communes une contribution de 5, 9 milliards de dinars».

Le ministère de l’Intérieur est aussi impliqué dans ce refondement des espaces commerciaux. Ce ministère contribue pour un montant de dix milliards de dinars pour multiplier par deux le nombre des marchés dans tout le pays. Concernant la nouvelle législation fixant les conditions et les modalités d’implantation des espaces commerciaux, le décret exécutif a été signé par le Premier ministre et sera incessamment publié dans le Journal officiel.

Avec ce texte, il y aura véritablement un cadre juridique, jusque-là absent, réglementant les activités du commerce de gros, celui des fruits et légumes, des produits manufacturés, des produits de la pêche, allant jusqu’au marché des véhicules avec un encadrement des supérettes et les projets futurs d’implantation d’hypermarchés en dehors des zones urbaines.

Ce décret exécutif, qui comprend 54 articles en trois chapitres, ne concerne pas les centres commerciaux implantés à l’intérieur des villes. A propos de ces espaces commerciaux, le public comme le privé ont droit à l’investissement et à la gérance.

Kamel Cheriti