Le commandant général de la gendarmerie à Tébessa, De nouveaux postes avancés à la frontière algéro-tunisienne

Le commandant général de la gendarmerie à Tébessa, De nouveaux postes avancés à la frontière algéro-tunisienne

Le dispositif sécuritaire au niveau de la frontière algéro-tunisienne a été renforcé par un nouveau poste avancé des gardes-frontières, un siège de l’escadron des gardes-frontières et un commandement régional de ces mêmes gardes.

A partir de Tébessa, le déplacement de la délégation de haut niveau a visé l’évaluation des plans opérationnels mis en place pour la sécurité des frontières et l’adaptation des moyens et orientations à la conjoncture sécuritaire actuelle sur la bande frontalière.

C’est, entre autres, pour la mise en service de nouvelles infrastructures et le lancement des travaux pour d’autres à la frontière Est, à l’instar des autres frontières terrestres, toutes inspectées et renforcées, que le patron de la gendarmerie a effectué ce déplacement à l’Est du pays, notamment à Tébessa. En effet, trois postes-frontaliers ont été inaugurés, hier, à Tébessa lors de son deuxième jour de la visite de travail et d’inspection qu’effectue le commandant de la Gendarmerie nationale, le général-major Menad Nouba à l’est du pays.

Il s’agit entre autres d’un siège de l’escadron des gardes-frontières, dans la région d’Oum Ali où il s’est enquis de la disposition et des missions des postes avancés des gardes-frontières sur le tracé frontalier de l’Est ainsi que l’inauguration et la mise en service d’un poste avancé des gardes-frontières dans la région de Boughafer, dans la même wilaya. Ces unités exécutent des missions de défense, de police des frontières et de lutte contre la contrebande et l’immigration clandestine, dont l’objectif est la préservation de la sécurité nationale, la sécurité publique, l’économie nationale et la santé publique.

Il a ensuite inauguré le siège du Commandement de la cinquième circonscription des gardes-frontières de Laaouinat, dans la wilaya de Tébessa comme il a inspecté les travaux de finalisation du nouveau siège du Groupement des gardes-frontières sis dans la même région. En effet, ces infrastructures formant la première ceinture de sécurité du pays sont dotées de moyens de surveillance et de communication innovants dont des caméras de surveillance thermiques déployées pour la première fois et qui seront incessamment généralisées à tous les postes de gardes-frontières.

Ces unités renforcées sont en effet prêtes à intervenir à tout moment et assurer la sécurité du territoire. L’activité des unités gardes-frontières est coordonnée au niveau des groupements de gardes-frontières et complétée par celle des brigades territoriales avec une assistance, selon les besoins, des groupements d’intervention et de réserves (GIR).

Par ailleurs, le général-major s’est montré ferme et intran-sigeant en inspectant le chantier des travaux de finalisation du projet du Centre d’instruction de la Gendarmerie nationale de Tébessa, où il a durci le ton devant les responsables de la réalisation en observant un retard «inadmissible» dans ce projet.

Les travaux de réalisation de ce projet ne semblent pas avancer au rythme prévu a mené le commandant de la Gendarmerie nationale à rappeler à l’ordre en exprimant son insatisfaction et en rappelant surtout les responsabilités tout en ordonnant le rattrapage du retard accusé dans les plus brefs délais.

Après avoir écouté les explications sur le projet, le patron de la gendarmerie a adressé une mise en demeure de 48 heures pour se conformer aux engagements de l’entreprise qui a accusé un retard dans la réalisation du projet, faute de quoi, des sanctions seront prises par les autorités administratives.

De ce fait, les frontières terrestres Est sont à l’heure du renforcement des dispositifs sécuritaires à tous les niveaux depuis plusieurs années suite au dérapage sécuritaire que connaissent la Tunisie et la Libye et aussi les menaces multiples qui secouent la région, notamment la situation inquiétante au nord du Mali. Cette conjoncture a permis, en plus des menaces terroristes, la propagation d’autres formes de criminalité organisée (trafic d’armes, narcotrafic et contrebande) qui ont profité des circonstances pour gagner du terrain.

Cette situation ne permet pas à l’Algérie de rester indifférente face à une menace transfrontalière, devenue très alarmante. Sa position géographique lui impose une vigilance optimale pour la préservation de sa sécurité nationale. C’est dans ce contexte difficile que le patron de la Gendarmerie nationale s’est rendu dans la région pour vérifier personnellement le dispositif mis en place pour lutter contre l’infiltration d’éléments armés sur notre territoire mais aussi faire face au phénomène de la contrebande qui a pris de l’ampleur du fait de l’absence d’une véritable autorité de l’Etat de l’autre côté de la frontière.

Le général-major Menad Noubaa a en effet donné de nouvelles orientations et directives versant essentiellement dans le déploiement de toutes les énergies pour la sécurisation infaillible des frontières, du territoire, des personnes et des biens. Il a insisté sur la préservation de la sécurité et de l’intégrité du territoire pour mettre en échec toutes les menaces et l’activité criminelle avec la poursuite de la lutte contre la contrebande et le crime sous toutes ses formes.

La visite du général- major à Tébessa s’inscrit dans le cadre de la nouvelle dynamique tracée pour l’amélioration de la sécurité du citoyen en plus de l’installation du nouveau général à la tête du 5e Commandement régional, explique Abdeslam Zeghida, directeur de la sécurité publique et de l’emploi (DSPE), lors d’une conférence de presse organisée en marge de la visite du général-major à Tebessa. Ce nouveau plan d’action est axé sur la complémentarité entre les différentes unités de la gendarmerie afin de créer une symbiose sur le terrain, ajoute-t-il.

L’Est ravagé par la contrebande

La situation sécuritaire critique chez les pays voisins a charrié son lot de malheurs que notre pays subit de plein fouet. 1 365 affaires de contrebande ont été traitées, 282 personnes arrêtées, 469 096 litres de carburant saisis ainsi que 49 685 têtes de bétail saisies durant les neuf premiers mois de l’année en cours par les unités de la gendarmerie. Les chiffres sont alarmants au niveau des frontières Est. La menace n’est pas uniquement terroriste, mais également économique. La contrebande est en hausse à l’Est du pays.

Une activité intense est observée en matière de contrebande du carburant, tenues vestimentaires, produits alimentaires, cheptel… Selon les chiffres communiqués à ce sujet, les unités de la Gendarmerie nationale des wilayas de l’Est ont saisi durant les neufs premiers mois de l’année, 469 267 litres de carburant, soit une hausse de 12% par rapport à la même période de l’année précédente.

Cette activité de contrebande de carburant reste active le long de la frontière avec la Tunisie avec un total de 969 affaires. Ces quantités de carburant sont acheminées clandestinement à travers la bande frontalière de la wilaya de Tébessa (avec 310 509 5 litres saisis), de la wilaya de Souk-Ahras (avec

64 032 litres saisis) et de la wilaya d’El Tarf (90 826 litres saisis). La contrebande des effets vestimentaires et des produits alimentaires a connu une hausse importante par rapport à la même période de l’année passée. 17 491 articles vestimentaires ont été saisis par les unités de la GN, soit une hausse de 66% et 20 096 tonnes de produits alimentaires ont été saisies, soit une hausse de 22%.

Concernant le faux, durant cette période, 186 affaires ont été traitées, dont 173 résolues en matière de faux, ayant conduit à l’arrestation de 243 personnes dont 85 écrouées. Le bilan de la GN fait également ressortir une hausse de 10,71 %. Les wilayas concernées par ce phénomène sont : Batna et Tébessa avec 9 affaires et Annaba et El Tarf avec 07 affaires. Quant à leurs nationalités, le bilan a révélé que 59 étrangers arrêtés sont de nationalité malienne (27) nigérienne (19) et marocaine (13).