“Il y a menace de prolifération des armes (fusils, explosifs et missiles) circulant en Libye. Cela nous inquiète tous», a déclaré, jeudi, le commandant du Commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom), le général de corps d’armée Carter F. Ham lors d’une conférence de presse tenue à l’ambassade des Etats-Unis à Alger.
Pour lui, point de doute, les Etats-Unis ainsi que d’autres pays s’accordent à dire que «la responsabilité de cette menace incombe au CNT». L’urgence est, aujourd’hui, claire : riposter à temps. Tout extra-time aura, à coup sûr, des répercussions diverses et pouvant même être fatales, car il y va de la sécurité mais aussi de la stabilité de l’ensemble des pays. A cela, et partant de l’idée selon laquelle l’union fait la force, le responsable américain affirme que devant ce danger, « il est temps, grand temps, de conjuguer nos efforts pour trouver un moyen pour aider le CNT à mieux contrôler ses armes ». A cet effet, le département d’Etat a déjà dépêché deux équipes dans « plusieurs pays de la région, y compris l’Algérie, afin de trouver les moyens de contrôler la circulation de ces armes et sécuriser le Sahel ». Comme tout problème de sécurité régionale, la résolution nécessite les meilleurs moyens des pays qu’ils soient de la région ou pas. La Libye qui a frôlé le chaos peut-elle espérer à de meilleurs lendemains ? « Je suis optimiste, le pays se dirige vers un avenir meilleur », répond, convaincu, M. Carter. Et contrairement aux adeptes d’une intervention militaire, il privilégie plutôt « la voie diplomatique » à même d’ouvrir d’autres perspectives de paix pour la Libye. Cet avenir pacifique souhaité par le général Ham « appartient au Libyens qui doivent être maîtres de la situation ». Sollicité pour commenter la décision de l’Algérie d’accorder l’asile à des membres de la famille de Kadhafi, l’orateur a fait savoir que « les Etats-Unis et l’Algérie ont toujours appuyé la position des Nations unies, et il y a eu beaucoup de résolutions qui ont été passées dans ce sens, l’Algérie en est bien consciente ».
Reprenant la parole, le général Ham, s’exprimant dans un autre contexte, reconnaît la menace de terrorisme dans la région du Sahel. Cette menace « planétaire » qui, rassure-t-il, sera freinée grâce à la « détermination de la communauté internationale ».
Avec l’Algérie qui n’a rien à envier aux grandes nations dans la lutte contre le terrorisme, « nous désirons augmenter le volume de coopération et de formation », ajoute le conférencier, en visite de deux jours en Algérie.
Quant à Mme Shari Villarosa, chef de la délégation américaine, elle a reconnu, comme le général Ham, « que la puissance militaire n’élimine pas le terrorisme à elle seule ». Cette approche, basée sur la « diplomatie, la défense et le développement » et préconisée par Hilary Clinton, « est la meilleure pour venir à bout du terrorisme ».
Rappelons qu’un forum verra la participation de plusieurs institutions et organisations, qui aura lieu à New York le 22 septembre. Sur l’éventuelle délocalisation du siège d’Africom, le général HAM oppose son niet. « Le siège sera toujours en Allemagne », dit-il à la presse. Et de faire savoir que « la possibilité de notre installation en Afrique a été posée, puis écartée, car cela nous coûtera plus cher ». Aussi, soutient-il, les Etats-Unis « ne comptent établir d’autres bases en Afrique, excepté celle de Djibouti qui existe déjà ».
Fouad Irnatene
Le général Carter Ham félicite le Président Bouteflika pour ses “qualités de dirigeant, sa vision et ses orientations”
Le général Carter Ham, Haut commandant des forces américaines pour l’Afrique (AFRICOM), a « félicité » le Président Bouteflika pour la tenue de cette conférence qui a lieu en ce moment à Alger et qui réunit de nombreux pays », a déclaré à la presse le Général Ham à l’issue de l’audience que lui a accordée le chef de l’Etat. Le Haut commandant de l’AFRICOM a également félicité le président Bouteflika pour ses « qualités de dirigeant, sa vision et ses orientations », formulant le vœu d’effectuer à l’avenir une troisième visite en Algérie.
Pour ce qui est de ses entretiens avec le président de la République, le général Ham a indiqué qu’ils ont porté sur « des points où les Etats-Unis et l’Algérie sont directement concernés, notamment la question sécuritaire », ainsi que d’autres questions d’intérêt commun.
A propos de la présence militaire américaine en Afrique
“Les Etats-Unis ne cherchent pas à établir des bases militaires”
Les Etats-Unis d’Amérique ne cherchent pas à établir des bases militaires en Afrique, a assuré jeudi à Alger, le Haut commandant des forces américaines pour l’Afrique (AFRICOM), le général Carter Ham. « Les Etats-Unis ne cherchent pas à établir des bases militaires en Afrique après celle établie en Djibouti, et notre programme ne prévoit pas cela », a déclaré le général Ham au sujet d’un éventuel transfert du siège de l’Africom vers l’Afrique.
Le responsable militaire s’exprimait lors d’une conférence de presse animée conjointement avec Mme Shari Villarosa, membre du bureau de coordination antiterroriste du département d’Etat américain. Le général Ham a qualifié la décision de baser le commandement de l’Africom à Stuttgart de « pratique » vu qu’il existait déjà une base militaire américaine dans cette ville d’Allemagne. « Il y a eu toujours des discussions et des avis concernant la possibilité de nous établir en Afrique », a-t-il toutefois reconnu. « Nous établir en Afrique nous serait très coûteux, et les Etats-Unis, à l’instar de beaucoup d’autres pays du monde, traversent des difficultés financières, et c’est pour cela que nous devons prendre ce genre de décisions avec beaucoup de prudence », a-t-il poursuivi. « Nous comptons rester en Allemagne, et je pense qu’on est bien placé la bas », a-t-il encore insisté.
Le général Ham a indiqué que l’un des objectifs majeurs de l’Africom était de créer un partenariat avec les Etats africains, précisant que le travail de son commandement est basé sur deux principes, à savoir « œuvrer pour une Afrique sécurisée et stable, dans l’intérêt de tout le monde, et sur le principe qu’il appartient aux Africains d’apporter les réponses appropriées aux problèmes dont ils font face. Lorsque la coopération ou l’aide américaine sont sollicitées, nous sommes là pour y répondre », a-t-il ajouté.
Organisation de la Conférence internationale sur la lutte contre le terrorisme
Washington salue l’œuvre de l’Algérie
Les Etats-Unis d’Amérique ont salué, jeudi à Alger, l’organisation par l’Algérie d’une conférence internationale sur la lutte contre le terrorisme, soulignant son rôle « leader » dans la lutte contre ce fléau. Le général Carter Ham, Haut commandant des forces américaines pour l’Afrique (Africom), qui animait une conférence de presse, conjointement avec Mme Shari Villarosa, membre du bureau de coordination antiterroriste du département d’Etat américain, a souligné que le terrorisme et ses connexions demeurent une « inquiétude partagée », appelant à la conjugaison des efforts de tous les pays pour y faire face. Pour ce qui est de la coopération entre l’Algérie et les Etats-Unis, il a « insisté » sur le terme de « partenariat », se disant « très satisfait » du niveau de la coopération entre les forces armées des deux pays. Considérant que l’approche militaire ne saurait à elle seule éliminer la menace terroriste, M. Ham et Mme Villarosa ont plaidé pour une « stratégie plus développée » basée sur la « diplomatie, défense et développement ». Mme Villarosa a annoncé, dans ce cadre, la création d’un Forum mondial de lutte contre le terrorisme le 22 septembre à New York par un groupe de pays, dont l’Algérie et les Etats-Unis. La création de ce nouveau espace de concertation s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération internationale dans la lutte contre ce phénomène, qualifié de « menace globale », a-t-elle ajouté.
« Nous allons discuter des moyens les plus efficaces de lutte contre ce fléau et échanger les avis des experts et les expériences des différents pays », a-t-elle dit, soulignant que « des ressources devraient être mobilisées au profit des pays soucieux de renforcer leurs capacités dans la lutte antiterroriste ».