Le Comité National pour la restitution de Baba Merzoug à pied d’œuvre : L’emblème de l’histoire d’Alger

Le Comité National pour la restitution de Baba Merzoug à pied d’œuvre : L’emblème de l’histoire d’Alger
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Baba Merzoug, canon en bronze légendaire de l’antique «Djazaïr, El Mahroussa», pièce unique de l’artillerie algérienne, protecteur de la baie d’Alger pendant plus de deux siècles contre les envahisseurs, volé par la puissance coloniale française en 1830, et emporté en tant que butin de guerre, était, hier, au cœur de la conférence animée conjointement par Belkacem Babaci, Me Fatima Benbraham et le Dr Smail Boulbina, au centre de presse d’El Moudjahid.

Pour ceux qui ne le savent pas, le gardien de notre capitale, dont la puissance de feu lui valut une renommée dans toute la Méditerranée, est « détenu » et « enchaîné » au port de Brest en France. Comme l’a si bien souligné Maitre Benbraham, présidente du Comité national pour la restitution de Baba Merzoug, qui le considère comme un prisonnier de guerre. Et il est temps de le « libérer » et de lui permettre de revenir au pays, par mer, accompagné par notre Marine sur le Kheireddine Barberousse. Et la célébration du cinquantième anniversaire de notre indépendance est la meilleure occasion. Et déjà, dans le cadre de cette action qui implique toute la société civile, une campagne internationale et des appels sont lancés des deux côtés de la rive méditerranéenne pour la récupération de Baba Merzoug. Ce symbole fort pour les Algériens et pour l’amitié des peuples. Il faut dire que cette revendication est légitime car il restera pour tous ceux qui connaissent son épopée « un intrépide moudjahid qui n’a failli à la contre-attaque que lorsque l’envahisseur le prit au dépourvu », comme l’écrit Mohamed Benamar Zerhouni dans la préface de l’ouvrage de Belkacem Babaci (l’Epopée de Baba Merzoug, le Canon d’Alger). Il faut dire que si aujourd’hui l’on s’intéresse à Baba Merzoug ; c’est grâce à Belkacem Babaci. Et pour cela il faudrait lui rendre hommage car c’est lui qui est parti à sa recherche en remuant ciel et terre. Comme il a porté à l’opinion publique la valeur historique de cette pièce d’artillerie symbole de nos biens culturels dérobés par l’ancienne puissance occupante. Lui qui a eu connaissance de l’existence de Baba Merzoug alors qu’il n’avait que dix ans. L’histoire de Baba Merzoug racontée par Babaci est passionnante. « J’ai interrogé les morts et les vivants », dit –il. Durant des années, il consultera divers documents sur l’histoire des canons. Sa curiosité l’amènera à faire sa propre enquête. Il se déplacera pour cela en France et en Turquie. Il raconte avec émotion sa rencontre avec le canon grâce à l’aide du maire de la ville. Car son emplacement est interdit aux visites puisqu’il se situe en zone militaire, en plein milieu d’un parking du port des frégates de la marine française à Brest. « En le touchant, j’ai senti mes mains humides. Dans mon imaginaire j’avais l’impression que c’étaient des larmes ». Depuis, son combat pour la restitution de Baba Merzoug n’a jamais cessé en multipliant les démarches pour sensibiliser les officiels et les associations en Algérie et en France. Pour, comme il le dit, maintenir la pression sur les autorités françaises (qui l’ont rebaptisé la Consulaire) qui gagneraient à exaucer ce vœu à valeur symbolique.

Nora C.

Il était une fois un canon sans rival

Construit en 1542, long de près de 7 mètres et d’une portée de près de 5 kilomètres, Baba Merzoug était la plus importante arme de défense dans tout le Bassin méditerranéen et sans rival pendant des siècles. Il a fallu attendre la Première Guerre mondiale pour que les Allemands construisent «la grosse Bertha» dont la longueur était de cinq mètres. Baba Merzoug faisait ainsi la fierté d’El Djazaïr et des différents pachas, deys et raïs célèbres de la marine algérienne qui se sont succédé à la tête de la ville d’Alger à partir du XVIe jusqu’au début du XIXe siècle. Aujourd’hui, le canon Baba Merzoug, rebaptisé «la Consulaire» par les Français, se trouve à Brest, spolié par l’amiral en chef Victor-Guy Duperré, qui avait fait transférer le canon dans sa ville natale en 1833. N. C.

Hier au centre de presse d’El Moudjahid

L’Orchestre Rythme et Parade d’Alger exécute avec brio Qassamen

Le Centre de presse d’El Moudjahid a pour tradition d’entamer toutes les conférences historiques par l’hymne national. Mais hier Maitre Benbraham a réservé une surprise aux invités de la conférence sur l’impératif retour de Baba Merzoug après 182 ans d’absence. En effet, avant d’entamer le point de presse, l’orchestre Rythme et Parade d’Alger a exécuté l’hymne national. L’orchestre dirigé par le maestro Hamouche Boubekeur a, faut-il le souligner, interprété avec brio Qassamen. Ce qui a grandement plu à l’assistance qui a découvert l’Orchestre Rythme et Parade d’Alger (O.R.P.A) qui est un ensemble instrumental à vent, Orchestre d’harmonie. Il est le premier en Algérie composé en moyenne de trente musiciens professionnels formés à travers les différents établissements en Algérie et à l’étranger, et comprenant des enseignants, des élèves du conservatoire et de différents instituts de musique et des retraités de la Garde républicaine.

Merci maitre pour ce cadeau et beaucoup de réussite à l’Orchestre !

N.C.