Le comité mixte économique Algéro-Français se réunit aujourd’hui à Paris, 9 accords et de l’ambition à revendre

Le comité mixte économique Algéro-Français se réunit aujourd’hui à Paris,  9 accords et de l’ambition à revendre
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L’effort soutenu de Abdessalem Bouchouareb a permis l’assainissement des relations économiques algéro-françaises

Le partenariat stratégique entre l’Algérie et la France prend la bonne direction après des décennies de malentendus.

La troisième session du Comité mixte économique algéro-français (Comefa), s’ouvre aujourd’hui à Paris. La rencontre sera sanctionnée par la signature de neuf accords bilatéraux dans les domaines des transports, de l’agriculture, de la propriété intellectuelle et de la mobilité des jeunes diplômés. Avec cette nouvelle «moisson» de nouveaux contrats de partenariat, l’année 2015 est sans contexte l’année la plus prolifique en réalisations entre l’Algérie et la France. Cela prouve que la dynamique algéro-française gagne en puissance de jour en jour, et l’on sent une véritable détermination à Alger comme à Paris, à donner un prolongement stratégique à la coopération économique naissante. Pour l’heure, la masse de projets communs reste nettement insuffisante pour être véritablement visible et influer sur le PIB de l’Algérie et sur les chiffres de son commerce extérieur. Mais cela n’empêche pas de constater que le partenariat prend la bonne direction après des décennies de malentendus. Il faut dire que les projets symboles, à l’image de l’usine Citar de fabrication de rames de tramways avec le géant français Alstom ou encore le site d’assemblage de véhicules légers avec Renault et la perspective de plus en plus claire de l’implantation de la marque au Lion en Algérie, prouvent qu’il est très possible d’engager un processus de «relocalisation» entre les industries française et algérienne.

Cet effort soutenu accompli, côté algérien, par le ministre de l’Industrie et des Mines, a permis l’assainissement des relations économiques algéro-françaises et leur mise sur une perspective de développement tous azimuts. Débuté par des actions volontaristes de l’Etat algérien, à travers certains grands projets, le partenariat commence à s’élargir entre les communautés d’affaires des deux pays. De nombreux projets, qui ont connu une concrétisation en un laps de temps raisonnable, sont le fait d’une initiative totalement privée algéro-française. L’usine SIM d’aliments du bétail, inaugurée récemment, est le fruit d’un partenariat 49/51% avec un groupe français, de même que l’usine de transformation de sucre initiée par deux opérateurs, français et algérien.

Même si ce genre de projets n’est pas en nombre suffisant pour créer un déclic sérieux dans la coopération économique algéro-française, il convient de souligner la progression rapide des contrats de production et surtout la concrétisation de plus en plus de projets en dehors du cerle gouvernemental. C’est là l’un des objectifs stratégiques tracé par le ministère de l’Industrie et des Mines qui semble connaître un début de concrétisation. L’Etat régulateur prend toute sa dimension dans ce genre de partenariats. C’est le but poursuivi par Abdessalem Bouchouareb, dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle. Mais avant, la volonté de doter le pays d’une base industrielle à même de soutenir les futures implantations d’unités économiques, des mégaprojets algéro-français verront le jour. On avance, à ce propos, une grande usine, en partenariat avec le groupe Roullier, orientée vers la valorisation de phosphates à Oued El Kebrit, à Tébessa, pour la production des acides phosphoriques et des engrais. Un autre projet entre l’Algérien IMetal et le français Air Liquide, destiné à réaliser une usine de gaz industriels pour les besoins des usines de sidérurgie d’El Hadjar et de Bellara est en voie de conrétisation.

Le gouvernement algérien donne donc l’impression de savoir ce qu’il fait par rapport à la relance des relations économiques avec la France. Aussi, la rencontre d’aujourd’hui constitue-t-elle un étape importante dans la démarche de réindustrialisation, mais aussi de confortement d’un partenariat que les deux parties veulent gagnant-gagnant.

Il faut dire que la réussite, jusqu’à ce jour, de la coopération algéro-française, s’appuie fortement sur une convergence de vues politiques au plus haut sommet de l’Etat. Les deux visites effectuées par François Hollande à Alger ont été des moments forts dans le processus de rapprochement entre Alger et Paris. Et si la 3e Comefa promet d’être une réussite, c’est certainement parce que les deux présidents, algérien et français, sont directement impliqués. On en a pour preuve qu’avant le début des travaux, Ramtane Lamamra et Abdessalem Bouchouareb seront reçus par le président Hollande. Il n’est pas besoin de meilleur signe de volonté politique pour booster les relations algéro-françaises au rang de l’excellence.

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