Abderrahmane Belayat
Plus de 100 membres du CC demandent à M.Belayat de poursuivre sa mission jusqu’à la tenue d’un congrès extraordinaire et de changer la composante du BP.
La crise du FLN se corse et un bras de fer opposera, dans les prochains jours, le comité central aux membres du Bureau politique.
Plus de 100 membres du comité central se sont, en effet, réunis, jeudi 23 mai, au siège de la mouhafadha de Médéa et ont décidé d’ouvrir ce nouveau front, près de quatre mois après avoir destitué l’ex-secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem.
«Les membres du comité central qui ont été présents à Médéa représentent toutes les tendances. Nous voulons dire à ceux qui veulent introniser Amara Saâdani que rien ne pourra se faire sans et contre nous», a indiqué l’un des initiateurs de cette réunion informelle.
Notre source ajoute qu’une deuxième réunion aura lieu dans quelque 10 jours au niveau du siège du parti à Hydra pour passer aux propositions concrètes.
«Nous allons proposer une date qui se situera au début du mois de juillet prochain pour la convocation d’une session extraordinaire du comité central», a précisé notre source.
Cette session ne sera pas consacrée pour l’élection d’un nouveau secrétaire général dont le poste est vacant depuis le 31 janvier 2013.
Bien au contraire, elle sera consacrée, selon la même source, pour «charger Abderrahmane Belayat (qui assure la gestion des affaires du parti en sa qualité du membre le plus âgé du bureau politique, Ndlr) de poursuivre sa mission par intérim et ce jusqu’à l’organisation d’un congrès extraordinaire».
En effet, faute d’unanimité autour d’une personnalité pour succéder à Belkhadem, il semble que Belayat est le seul qui peut assumer cette charge, puisque aucune partie en conflit ne le conteste depuis au moins le 2e mois que le poste de secrétaire général est vacant.
Mais les membres du comité central ne comptent pas s’arrêter à ce stade de propositions. Ils veulent que «Belayat se débarrasse des membres du bureau politique» et change la composante de cette instance.
«On va demander le départ de tous les membres du bureau politique qui sont une partie prenante de la crise que vit le parti. Il ne faut pas oublier que certains de ces membres sont les plus corrompus du parti. On va les combattre et on va avoir raison de cette corruption», lance notre source ajoutant, en reprenant un proverbe, que «nul droit n’est perdu lorsqu’il est demandé».
Or, notre interlocuteur semble oublier qu’en Algérie, des citoyens demandent et se battent pour leurs droits depuis des années mais sans pourtant les arracher, du moins, pour le moment.
Abderrahmane Belayat va-t-il accepter d’être investi d’une telle mission?
Dans une interview qu’il nous a accordée le 9 mai 2013, M.Belayat a affirmé que si la situation de blocage persiste «jamais je ne me déroberais pour servir le parti».
En tout état de cause, face à la demande du départ des membres du bureau politique, il faut s’attendre à la résistance de ces derniers qui comme, Belkhadem, ne vont pas laisser s’évaporer tous les avantages dont ils jouissent grâce aux postes qu’ils occupent.
Si Belkhadem a résisté jusqu’au bout, il n’y a pas de doute que le BP résistera aussi jusqu’au bout. Mais à quel prix?