Le colonel Djamel Berdjem: « Près de 2 500 cybercrimes enregistrés en trois ans »

Le colonel Djamel Berdjem: « Près de 2 500 cybercrimes enregistrés en trois ans »

La loi 09-04 est globale, car au lieu d’énumérer les infractions passibles de poursuites judiciaires, elle en a fixé les critères.

La législation algérienne n’est pas en déphasage avec les lois mondiales en termes de lutte contre la cybercriminalité. C’est ce qu’a plaidé hier le colonel Djamel Berdjem directeur du Centre de prévention contre la cybercriminalité relevant de la Gendarmerie nationale au forum du journal arabophone Echaâb. La loi 09-04 qu’a adoptée l’Algérie récemment est beaucoup plus globale et explicite en ce qui concerne la lutte contre la cybercriminalité que les lois en vigueur par exemple dans les pays de l’Union européenne, a-t-il indiqué. «La loi 09-04 est meilleure parce qu’elle laisse plus de champ d’intervention aux autorités concernées pour lutter justement contre la cybercriminalité. En effet, au lieu d’énumérer ces crimes. Cette loi fixe trois critères en fonction desquels une infraction peut être considérée comme étant un crime.

Il s’agit de la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité. En se basant sur le respect de ces trois critères, la loi algérienne a pu englober les 3000 crimes cités par l’Office des Nations unies contre la drogue et les crimes(Onudc)», a souligné le colonel. Et d’expliquer: «Il suffit qu’un utilisateur d’Internet essaye de toucher à ces trois critères contre une personne physique ou morale pour qu’il soit considéré comme coupable, et par conséquent passible de poursuites judiciaires», a noté l’invité du forum d’El Moudjahid, ajoutant que l’Algérie a refusé de ratifier la Charte de l’Union européenne pour sa superficialité. L’Algérie a par contre, fait remarquer le directeur du Centre de prévention contre la cybercriminalité «ratifié la Charte des pays arabes en la matière pour sa correspondance avec les lois et culture algériennes.

Pour les mêmes raisons l’Algérie va aussi ratifier celle de l’Union africaine finie d’élaboration»,a fait savoir le conférencier. Enumérant en outre des crimes les plus répandus et que le centre a eu à traiter, le colonel Djamel Berdjem, a parlé en premier des affaires ayant trait à l’usage des réseaux sociaux. «Les crimes qui arrivent en tête sont les affaires en rapport avec l’intrusion dans la vie privée des personnes, menaces et chantage, atteinte à l’ordre public, incitation aux actes terroristes, incitation des mineurs à la débauche et vol d’informations secrètes». Illustrant le travail que le centre a effectué durant les trois dernières années avec des chiffres, le colonel a fait part de 751 affaires traitées en 2015, 1146 en 2016 et 582 depuis le début de l’année 2017.

«Le Centre de prévention qui dispose de moyens de pointe dans ce domaine met, précise le colonel, de moins en moins de temps pour identifier les auteurs de ces crimes. «Ce délai parfois ne dépasse pas quelques heures quand le centre dispose de toutes les informations nécessaires.» Pour lutter contre cette cybercriminalité, le centre mise beaucoup sur le travail de sensibilisation, a souligné l’invité du forum d’Echaâb. «Nous organisons régulièrement des conférences au niveau des universités, des journées d’études au niveau des maisons de jeunes pour viser le maximum de jeunes et usons aussi des médias pour passer le message au maximum possible des citoyens». Abordant enfin les dernières attaques ayant touché les systèmes informatiques de plusieurs pays de surcroît développés, le colonel Djamel Berdjem, a tenu à préciser que l’Algérie n’a pas été touchée comme les autres pays. «La raison est que les prestations et les services commerciaux dispensés ailleurs, via le Net, ne sont pas encore développés en Algérie», a-t-il enregistré avec satisfaction.