Le colonel à la retraite Larbi Cherif sur la Présidentielle du 12 décembre : «Peu importe le candidat, c’est le programme qui compte» :

Le colonel à la retraite Larbi Cherif sur la Présidentielle du 12 décembre : «Peu importe le candidat, c’est le programme qui compte»  :

S’exprimant sur la prochaine élection présidentielle, le colonel à la retraite Abdelhamid Larbi Cherif a affirmé que le scrutin du 12 décembre représentera «la vraie image du peuple algérien», indiquant que les urnes sont la seule voie pour sortir le pays de la crise actuelle.

En effet, invité hier au forum du journal arabophone EL-Wassat, le colonel Larbi Cherif a insisté sur l’importance de la réussite de ce rendez-vous qui, pour lui, est «la seule solution à la crise».

Rassurant aussi que la campagne électorale ainsi que l’opération du vote se dérouleront dans les meilleures conditions «malgré la situation dans laquelle se trouve le pays, une bonne partie du peuple soutient les élections, et la meilleure preuve c’est le bon nombre des inscrits dans les listes électorales», a-t-il tenu comme argument.

Au sujet des cinq candidats retenus pour la présidentielle du 12 décembre prochain, annoncés samedi dernier par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Larbi Cherif qui soutient depuis longtemps déjà le processus électoral comme choix d’une sortie de crise, a affirmé qu’il «aurait aimé voir des jeunes se présenter pour postuler à la magistrature suprême». «Je regrette cette liste», dit-t-il, mais le plus important maintenant, ajoute-t-il, « c’est les programmes et non pas les personnes».

En poursuivant, il dira que « peu importe la personne qui sera à la tête du pays, il faut se focaliser aujourd’hui sur son programme. Je suis certain que le prochain Président qui sera choisi par le peuple ne sera pas pire que son précédent (Abdelaziz Bouteflika, ndlr)», prévoit-t-il.

Affirmant dans le même cadre que le prochain chef de l’État aura beaucoup de travail à faire et une mission loin de tout repos, à l’instar de «revoir la Constitution et la restructuration des institutions de l’État», suggère, affirmant tout de même que la situation actuelle ne permet pas d’aller vers une «transition ou un conseil constituant». Autrement dit, «on fait passer le vote et c’est au Président de décider», souligne-t-il.

«Le commandement de l’ANP est fidèle à ses engagements»

D’une autre part, le colonel à la retraite a affirmé que le Chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, reste fidèle à ses engagements vis-à-vis du mouvement populaire déclenché le 22 février. «Le Chef d’état-major accompagnera le mouvement populaire légitime jusqu’à l’aboutissement de ses revendications», assure-t-il.

Faisant savoir que jusqu’à aujourd’hui «le commandement de l’ANP a pu rendre l’indépendance de la Justice et arrêté les personnes impliquées dans les affaires de corruption même s’ils occupaient des postes importants dans l’État et l’armée», précise-t-il.

Or, l’invité du même journal s’est montré avec l’arrestation de toute personne qui tente d’afficher la «haine contre l’ANP et son commandement ainsi que celle qui essaie de propager des idées fausses sur l’armée ou autre lignes rouges du pays». «Tel est le cas de certains détenus d’opinion prisonniers», dit-il sans citer de noms, si ce n’est d’ajouter que «la liberté de chacun de nous se limite dès que la liberté de l’autre commence».

Concernant la grève des magistrats, Larbi Cherif n’est pas d’accord avec ce mouvement qui, selon lui, «s’oppose aux normes et aux lois qui encadrent cette profession». «Je regrette la violence qu’ont subit les juges par les forces de la gendarmerie au tribunal d’Oran, mais je ne leur donne pas raison non plus», dit-t-il. Il poursuit par indiquer que «de leur côté, les magistrats n’ont pas le droit de faire une grève, c’est un acte illégal. Si leurs revendications étaient légales pourquoi attendre tout ce temps pour demander l’indépendance de la justice ?, s’interroge-t-il en ajoutant, pourquoi pas avant le 22 février ? Ça aurait été plus légitime», a-t-il conclu.

Sarah Oubraham