Le collectif des enseignants de l’université de Tizi Ouzou critique le panel du dialogue

Le collectif des enseignants de l’université de Tizi Ouzou critique le panel du dialogue

Le collectif des enseignants de la faculté des sciences économiques et de gestion de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a signé, hier, son retour de vacances en rendant publique une déclaration des plus virulentes contre le dialogue initié par le panel dirigé par Karim Younès et toutes les autres manœuvres orchestrées par le pouvoir pour, souligne-t-il, organiser la présidentielle tout de suite et assurer, ainsi, le retour à la case départ.

“La folie et la ruse, caractéristiques intrinsèques d’el-îssaba, poussent aujourd’hui cette dernière à déléguer sa funeste et illégitime voix à ses marionnettes regroupées dans le panel de la 25e heure”, soulignent, d’emblée, ces enseignants universitaires, qui estiment que “l’objectif de cette manœuvre grotesque, et hors temps, est de faire la promotion à la solution dictée par le noyau dur du régime qui est à la fois fausse et dangereuse, à savoir l’organisation de la présidentielle tout de suite pour consacrer le retour à la case départ et faire comme si de rien n’était depuis le 22 février”.

Pour ce collectif d’universitaires, même la démarche suivie pour mener ce dialogue “cache mal une sinistre volonté de négation et de falsification du réel”. “Ce panel de la 25e heure, et ceux au nom desquels il parle, baragouine une langue étrange, étrangère, incompréhensible et inaudible, et n’écoute pas la demande du peuple et son refus de toute forme de dialogue avec la îssaba”, accuse ce collectif pour qui cela signifie tout simplement qu’“ils veulent prendre le contrepied du sens de l’histoire”.

Dans sa déclaration, le collectif des enseignants ne s’est pas contenté d’assener ses virulentes critiques contre le panel de Karim Younès mais souligne aussi que la seule voie salutaire demeure celle d’une véritable transition démocratique qui permettra, disent-ils, le passage à une Algérie nouvelle, une Algérie de qualité et de nouvelles institutions respectueuses des droits de l’Homme, des libertés individuelles, collectives et publiques.

“Une période de transition démocratique est plus que nécessaire. C’est pendant cette période que les missions et les prérogatives du futur président seront déterminées”, suggèrent-ils, soutenant que “l’avenir du pays ne doit plus être confié à un président omnipotent”.

Pour eux, “l’homme providentiel n’existe pas, c’est une fable qu’on raconte aux enfants et le peuple en est parfaitement conscient” et “c’est pour cela d’ailleurs, ont-ils relevé, qu’il s’est engagé avec détermination, comme ce fut le cas lors de la guerre de Libération nationale, à libérer l’Algérie du système des gangs et à mettre en place une nouvelle Algérie ; une République démocratique et sociale, un État civil et de droit, une justice indépendante, et ce, quel que soit le prix à payer”.

Pour conclure son communiqué, le collectif des enseignants a lancé un appel à la communauté universitaire “à un sursaut de conscience” et “à s’impliquer davantage dans le mouvement révolutionnaire en cours en vue de sa réussite”. “L’urgence aujourd’hui est de créer les conditions organisationnelles à même de permettre à l’université de Tizi Ouzou de se redéployer sur le terrain de lutte. Il y va de son honneur”, expliquent-ils.

Samir LESLOUS