Les membres du collectif, qui avaient interpellé, par le biais d’une requête, le président Bouteflika, ont souligné que leur souci majeur est le développement économique de la région. Sans plus.
Les membres du collectif de la société civile de la wilaya de Béjaïa ont tenu, hier, au siège du Centre de documentation des droits de l’Homme (CDDH), un point de presse pour “expliquer l’objectif, le cadre, les orientations et les perspectives” de leur organisation.
“Nous avons organisé ce point de presse pour une meilleure vulgarisation de notre collectif”, souligne de prime abord Hocine Boumedjane du CDDH avant de retracer l’historique de sa création. “C’est suite aux émeutes du 2 janvier dernier qui ont ébranlé notre région qu’est née l’idée de se doter d’une organisation citoyenne pour déjouer les manœuvres de déstabilisation de notre wilaya”, ajoute l’intervenant.
Puis le collectif, précise-t-il encore, s’est doté d’une organisation de 5 membres. Pour Hadj Naceri, le collectif veut répondre aux attentes de la population de Béjaïa. “Le collectif n’a aucun but électoraliste”, insiste M. Naceri. Et d’ajouter que “c’est purement un concours de circonstances si notre collectif a vu le jour à l’approche des élections législatives. Le collectif ira au-delà des élections car notre souci majeur est le développement économique de notre région”.
Un autre membre, Sebahi Malek en l’occurrence, abonde dans le même sens. “C’est beaucoup plus le devenir de notre région qui nous intéresse. La situation de développement économique de notre région est à la traîne par rapport à d’autres régions du pays”, estime l’intervenant pour qui la wilaya de Béjaïa est toujours marginalisée par les pouvoirs successifs depuis 1962 alors que la région a payé un lourd tribut pour l’indépendance de ce pays. “Nous allons prendre notre destin en main en faisant pression sur le pouvoir pour qu’il regarde vers notre région”, souligne M. Sebahi.
“La création de notre collectif est dû à l’échec de la gestion du pays, notamment à Béjaïa”, soutient, pour sa part, M. Ferroudj, qui déclare qu’“il y a conspiration du pouvoir contre la wilaya de Béjaïa”. “Je suis convaincu que Béjaïa n’a pas le statut d’une wilaya”, lâche M. Ferroudj, avec regret.
“Notre collectif est une réponse à tous ceux qui disent que la société civile est démobilisée. Béjaïa est toujours à l’avant-garde du combat démocratique”, estime M. Dadi, un autre membre du collectif. “Certes, ajoute-t-il, la wilaya de Béjaïa est en retard économiquement mais elle est en avance politiquement.” L’intervenant relève qu’à chaque fois qu’un nouveau wali arrive dans la région, il déclare qu’on va rattraper le retard alors que le retard s’accumule. En somme, les membres du collectif aspirent à constituer “un large front pour défendre la justice sociale et les intérêts de la région”.
Pour rappel, ce collectif a adressé, la semaine passée, une requête au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour l’interpeller sur le retard du développement économique de la région. Une requête lancée en ligne qui se veut être sous forme de pétition du fait qu’une liste de signataires est ouverte pour ratisser large en invitant les citoyens à rejoindre la dynamique.
Dans sa déclaration, le collectif “interpelle et met devant ses responsabilités historiques le pouvoir politique à prendre en urgence les mesures exigées par la gravité de l’heure”.