Ils sont 23 000 jeunes rappelés du service national à retenir leur souffle. Et pour cause, ils ne savent pas si leur «cas» est pris en charge ou pas dans le sillage des amendements apportés au code des pensions militaires que le Conseil des ministres a entérinés avant-hier.
L’Organisation nationale des retraités de l’Armée nationale populaire, en avait fait part il y a à peine une semaine et ne voilà-t-il pas que le code des pensions militaires qui n’a pas été touché depuis la dernière modification apportée à l’ordonnance n°76-106 du 9 décembre 1976 par la loi 90- 01 du 6 février 1990, vient d’être «déterré» pour subir des modifications. Des amendements que le Conseil des ministres de ce lundi a examinés et adoptés avant leur passage à l’appréciation des membres des deux chambres du Parlement. On n’en sait pas beaucoup sur la nature de ces modifications, le communiqué officiel sanctionnant ce Conseil des ministres, se limitant à relever que ces dernières «visent, notamment, à faire assurer la prise en charge sur le budget de l’Etat des pensions de retraite au profit des appelés du service national et leurs ayants droit et ouvrir le droit à pension aux ayants droit des employés militaires ou civils assimilés décédés en activité et n’ayant pas accompli 15 années de service». Même l’organisation que préside, désormais, le général à la retraite Mohamed Oudai à la faveur de son congrès de juin dernier et validé par le ministère de l’Intérieur le 2 du mois courant, n’est pas au parfum des détails de ce projet. Ceci dit, Nacer Tazamoucht, deuxième-vice-président, nous exprimait, hier, toute sa satisfaction quant à l’aboutissement de cette démarche. Notre interlocuteur fera part d’une réunion, prévue ce matin, du bureau de l’organisation à l’effet, justement, «de discuter en profondeur de ce projet, le temps que chaque membre s’en imprègne à tête reposée», dira-t-il. Tazamoucht affirmera nourrir l’espoir que ces amendements puissent être de nature à soulager un peu cette importante frange de la société, jalouse des autres corporations qui ont vu leurs pensions plusieurs fois adaptées aux mutations que subit le pays. Ceci quoique, dira-t-il, sous l’empreinte d’un regret qui ne dit pas son nom : «Nous aurions aimé être associés à ces révisions, n’oubliant pas, en bon militaire qu’il a été des années durant, d’exprimer toute sa confiance en sa tutelle qui n’oublie jamais ses enfants.» Les appelés du service national ayant été rappelés entre 1995 et 1999 pour les besoins de la lutte contre le terrorisme sont-ils concernés par ces amendements, eux qui, depuis des mois, mènent un autre combat, celui de se rétablir dans ce qu’ils considèrent être un «droit» ? Interrogation à laquelle personne, parmi même les concernés, ne s’est hasardé à répondre, affirmant, à l’unisson, «attendre pour voir». «Nous ne savons pas si notre cas est pris en charge par ces amendements », dira Ali Babaci, le chargé à la communication au sein de la coordination nationale de ces rappelés. Ceci, quoique, reconnaîtrat-il, «tout plaide à croire que c’en est le cas si l’on se fie aux promesses qui nous ont été faites». Surtout, poursuivra-t-il, que «le ministère de la Défense nationale a lancé depuis juin dernier des expertises médicales en faveur de l’ensemble des rappelés, afin de recenser les blessés et traumatisés et constituer par la suite des dossiers sur la base desquels des indemnisations seront décidées. Une démarche que les rappelés approuvent, déplorant, néanmoins, la lenteur de l’opération. Ils proposent, à l’effet d’y remédier et, ainsi, accélérer l’opération, que ces visites qui s’effectuent actuellement au niveau des Régions militaires, soient transférées dans les sièges des secteurs militaires, Mais en attendant de voir plus clair, ces rappelés comptent investir la rue le 24 septembre courant à la faveur de marches prévues aux chefs-lieux de wilaya, avec une autre marche nationale prévue le 1er octobre à Alger.
M. K.