Le CNT prend ses quartiers à Tripoli Introuvable, Kaddafi appelle à résister

Le CNT prend ses quartiers à Tripoli Introuvable, Kaddafi appelle à résister

Alors que la diplomatie algérienne dément avoir conditionné la reconnaissance du CNT libyen contre l’engagement de ce dernier dans la lutte antiterroriste dans la région, le CNT s’installe à Tripoli. Maâmmar Kaddafi, qui demeure encore introuvable, s’est de nouveau manifesté dans un message télévisé. Parallèlement, les combats continuent dans plusieurs régions en Libye.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ali Bellani, a formellement démenti les propos rapportés avant-hier par la chaîne Al Arabiya, selon laquelle l’Algérie conditionnait sa reconnaissance du Conseil national de transition, organe politique des rebelles libyens, à l’engagement de celui-ci à lutter contre Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

Par ailleurs, le gouvernement par intérim de l’insurrection libyenne, le Conseil national de transition (CNT), dont le siège était jusqu’ici à Benghazi, a annoncé son installation dans la capitale Tripoli. A ce sujet, le vice-président du CNT, Ali Tahouni, a indiqué lors d’une conférence de presse : «Je déclare le début et la reprise du travail du comité exécutif à Tripoli. (…) Longue vie à une Libye démocratique et constitutionnelle et gloire à nos martyrs». De son côté, huit hauts responsables du CNT sont arrivés avant-hier dans la capitale pour préparer la transition politique, a annoncé un porte-parole du CNT, Mahmoud Chammam. Dans ce contexte, Ali Tahrouni, le chargé des Finances au sein du CNT dira que la non capture de Kaddafi ne devrait pas constituer un problème à l’installation de leur gouvernement, affirmant ainsi : «Nous pouvons commencer à rebâtir notre pays». Quant à Kaddafi, «il se déplace d’un égout à l’autre», a-t-il affirmé.

Kaddafi a appelé à la lutte armée pour vaincre «les ennemis»

À Tripoli, deux jours après la prise de Bab al-Aziziya, le quartier général de Maâmmar Kaddafi, les opposants à la Jamahiriya, ayant mis sa tête à prix pour la somme de deux millions de dollars, continuent de traquer le dirigeant libyen en fuite. Ce dernier a appelé ses partisans, dans un message sonore diffusé avant-hier, à sortir de chez eux et mener une lutte armée pour vaincre les «ennemis» et «libérer» Tripoli. «Il faut résister contre ces rats d’ennemis qui seront vaincus grâce à la lutte armée», a déclaré le colonel dans l’enregistrement diffusé par la chaîne satellitaire Arrai basée en Syrie.

En plus des combats à Tripoli, l’Otan bombarde Syrtre

Dans la ville, les rebelles ont combattu les pro-kadhafi dans quelques poches de résistance. A Tripoli, après plusieurs heures de combats intenses, les rebelles ont réussi à prendre le contrôle d’Abou Salim, un quartier du sud de la ville proche de Bal Al-Aziziya, mais les combats se sont déplacés dans le secteur voisin de Machrour, a indiqué le chef d’un bataillon de combattants.

Après avoir pris le contrôle de Bab al-Aziziya, les rebelles cherchaient en effet surtout à mettre la main sur le colonel Kaddafi et ses fils, qui à ce stade des événements, restent toujours introuvables. Sur le front Est, les troupes insurgées ont essayé de progresser vers la ville de Syrte, la ville natale de Maâmmar Kaddafi, bombardée par des avions de l’Otan, un refuge potentiel pour le Guide libyen en fuite, selon la rébellion. A ce propos, selon l’ex-Premier ministre du régime libyen, Abdessalem Jalloud a déclaré à la presse à Rome : «Il n’a plus que quatre personnes autour de lui, il y a deux possibilités. La première est que le Guide se soit caché dans la partie méridionale de Tripoli, ou alors quil soit déjà parti depuis un certain temps». En outre, dans l’Ouest, Zouara toujours contrôlée par la rébellion, reste encerclée par les forces loyalistes, ont indiqué avant- hier des rebelles de Sobratah qui s’apprêtaient à désenclaver cette ville. En outre, les forces pro et anti-Kaddafi se sont affrontées hier après-midi à Ras Ajdir, à proximité de la frontière tunisienne.

De plus, les rebelles libyens ont annoncé avant-hier avoir pris le jour même le contrôle de la localité stratégique d’Al-Wyg, dans l’extrême sud-saharien. Se revendiquant du Conseil national de transition (CNT), ces rebelles se font appeler le «Bataillon du bouclier du désert» et le «Bataillon des martyrs d’Um Al-Aranib». Majoritairement Toubous, une minorité ethnique du sud saharien, ces combattants sont dirigés par Barka Wardougou. Proche des frontières du Niger et du Tchad, la localité d’Al-Wyg tombée avant-hier entre leurs mains «est stratégique, notamment car elle abrite une piste d’atterrissage», selon Barka Wardougou. Le conflit en Libye a fait «plus de 20 000 morts» depuis la mi-février de l’insurrection contre le régime de Maâmmar Kaddafi, a déclaré avant-hier Moustapha Abdeljalil, chef du Conseil national de transition (CNT).

Le «succès» du CNT dépend des avoirs gelés

Mahmoud Jibril, numéro deux de la rébellion libyenne, a indiqué hier à Istanbul que la survie de la nouvelle administration libyenne dépendait du déblocage des avoirs libyens gelés. «Il y aura d’importantes attentes de la nouvelle administration après la chute du régime (…) et pour son succès le déblocage des fonds gelés est essentiel», a-t-il dit dans des propos traduits en turc lors d’une conférence de presse avec le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu. A ce sujet, le Conseil de sécurité de l’ONU a accepté avant-hier de débloquer 1,5 milliard de dollars d’avoirs libyens gelés pour financer une aide d’urgence à la reconstruction du pays, ont indiqué des diplomates.

Les USA pour l’aide policière des rebelles

Les Etats-Unis devront favorablement examiner une demande d’aide policière adressée par les rebelles libyens à l’ONU, a déclaré avant-hier Victoria Nuland, la porte-parole du département d’Etat. «C’est l’ONU qui aura la direction, mais nous regarderons de quelle façon les Etats-Unis peuvent aider», a-t-elle dit.

Le CNT représentera désormais la Libye au sein de la Ligue arabe

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi, a affirmé avant-hier que le Conseil national de transition (CNT) représenterait désormais la Libye au sein de l’organisation panarabe. Ainsi, il y a eu accord parmi les pays arabes, lors de la dernière réunion des ministres arabes des Affaires étrangères à Doha, sur le fait que «le moment est venu pour la Libye de récupérer son siège à la Ligue arabe, et que le CNT libyen sera le seul représentant légitime de l’Etat libyen à la Ligue», a déclaré le SG de la Ligue arabe. De ce fait, le CNT participera pour la première fois aujourd’hui à une réunion de la Ligue arabe au Caire, a-t-il dit.

Pour sa part, l’Union africaine doit favoriser «une transition inclusive et consensuelle» en Libye, alors que la phase militaire est «en train de se conclure». C’est ce qu’a déclaré hier le président de la commission de l’UA, Jean Ping, à l’ouverture d’une réunion à Addis Abeba consacrée à la Libye.

Sarkozy devrait se rendre en Libye

L‘Elysée a indiqué hier que le chef de l’Etat se rendrait dès que possible en Libye. C’est ce qu’indique le site du Parisien. D’après la présidence, Nicolas Sarkozy devrait se rendre à Tripoli, Benghazi et Misrata, en compagnie du Premier ministre britannique, David Cameron. Toutefois, cette visite ne devrait pas être effective avant la capture du «guide suprême», Maâmmar Kaddafi, toujours recherché. Les proches de Nicolas Sarkozy précisent que le déplacement devrait avoir lieu après le 1er septembre, date à laquelle Paris recevra le sommet international sur l’avenir de la Libye

Le Soudan reconnaît le CNT libyen

Le Soudan a reconnu le Conseil national de transition (CNT, rébellion), comme «le représentant légal du peuple libyen», a rapporté mercredi dernier la presse soudanaise, citant une source officielle.

Le Rwanda appelle l’UA à soutenir le CNT

Le Rwanda a appelé vendredi l’Union africaine à apporter son soutien aux rebelles libyens du Conseil national de transition (CNT), estimant que le colonel Maâmmar Kaddafi ne pouvait plus diriger le pays.

Il faudrait que «l’Union africaine puisse apporter son soutien, son accompagnement au Conseil national de transition», a déclaré sur les ondes de

Radio Rwanda, la ministre des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo. Amnesty International a appelé à l’arrêt des tortures et mauvais traitements en Libye, pratiqués selon les témoignages recueillis sur le terrain tant du côté des rebelles que parmi les forces loyales au régime du dirigeant en fuite Maâmmar Kaddafi.

Dans un communiqué, l’association fait état de témoignages «très forts» recueillis par sa délégation locale en Libye faisant état de tortures pratiquées aussi bien par les rebelles que les forces loyales à Kaddafi, à Zawiyah, ville côtière proche de Tripoli.

Par Lynda N. Bourebrab