Visas. Le Conseil national de transition (CNT) a décidé d’imposer un visa d’entrée aux ressortissants algériens désirant ce rendre en Libye. Dans une correspondance adressée le 27 octobre 2011 à la compagnie aérienne Tunisair, les nouvelles autorités libyennes annoncent que les ressortissants originaires d’Algérie, du Maroc, de la Syrie, d’Egypte, du Tchad, du Niger et du Soudan doivent impérativement être munis d’une autorisation d’entrée sur le territoire libyen. Sous peine d’une reconduction.
« Il est strictement interdit à tous les ressortissants étrangers d’entrer dans les territoires libyens sans avoir vérifié qu’il ont préalablement obtenu une autorisation d’entrée particulièrement les nationalités (égyptienne, syrienne, algérienne, marocaine, tchadienne, nigérienne et soudanaise) explique le rédacteur du document.
Les citoyens tunisiens et turcs ne seront pas soumis à une telle formalité.
La correspondance dont DNA a obtenue une copie et qui porte l’entête du CNT somme de fait la compagnie tunisienne de se conformer aux nouvelles directives concernant la circulation des personnes sous peine de graves sanctions, notamment la prise en charge totale par Tunisair des frais de reconduction aux frontières des contrevenants.
Le gouvernement algérien a récemment démenti les informations faisant état de l’imposition d’un visa à ses ressortissants par le nouveau pouvoir libyen.
Les informations «ne sont pas confirmées», indiquait dimanche 13 novembre le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, M Amar Belani, ajoutant que l’Algérie adoptera le principe de la réciprocité.
«Si ces informations venaient à se confirmer, l’Algérie appliquera le principe de la réciprocité», a ajouté le porte-parole.
La Libye, l’Algérie, la Tunisie, le Maroc et la Mauritanie sont fédérées autour de l’Union du Maghreb arabe, toutefois cette organisation créée en 1989 reste une coquille vide. La Tunisie et le Maroc étaient parmi les premiers arabes à avoir reconnu le CNT alors que le régime du colonel Kadhafi faisait face à une insurrection populaire.
Après plusieurs mois de tension, d’accusations et de contre accusations, les autorités algériennes ont décidé de normaliser leurs relations avec le nouveau pouvoir qui a succédé au colonel Kadhafi, tué le 20 octobre 2011.
Le président Bouteflika avait rencontré la semaine dernière au Qatar à deux reprises Mustafa Abdel Jalil, chef CNT. Le rabibochage entre Alger et Tripoli s’est déroulé sous l’œil bienveillant de l’émir du Qatar, Sheikh Hamad ben Khalifa Al Thani.
Maintenant que la preuve est faite, Alger prendra-t-elle la même mesure comme l’avait indiqué le porte-parole du département des Affaires étrangères ?