La prochaine rentrée universitaire s’annonce des plus «difficiles» voire «compliquée». De multiples problèmes risquent d’entraver le déroulement des cours, surtout que les facteurs d’une rentrée sereine ne sont pas encore réunis, selon le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes).
Beaucoup de facteurs qui risquent d’entraver la prochaine rentrée universitaire fixée pour le 1er septembre. Le premier est sans doute d’ordre matériel. Manque d’encadrement et manque de places pédagogiques. Les 380 000 nouveaux bacheliers ont besoin de nouvelles places pédagogiques.
Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) qui estime que cette rentrée sera l’une des plus difficiles qu’a connues l’Université algérienne, déplore également un manque flagrant d’enseignants. Le système LMD est également pointé du doigt dans la régression de l’université algérienne.
Abdelmalek Rahmani, coordinateur du Cnes, souligne que les distorsions rapportées par les étudiants quant au système LMD, sont relatives à sa non-conformité avec les besoins du marché du travail ainsi que l’abstention de plusieurs employeurs de le reconnaître en tant que véritable diplôme. Mais au-delà du problème de la surcharge, c’est l’attitude du ministre de tutelle qui agace le plus le Cnes. «La tutelle n’a pas réuni les conditions favorables pour une rentrée sereine.
Les anciens problèmes refont surface encore cette année», regrette le Cnes. Pour faire face à cette situation désastreuse de l’Université algérienne, les enseignant du Cnes n’exclut pas non plus un mouvement de grève. «Au cas où la tutelle ne répond pas favorablement aux revendications socioprofessionnelles » exprimées. Le choix d’aller vers un arrêt des cours d’après M. Rahmani, a été pris lors du conseil national de juin dernier. «Lors de notre rencontre, nous avions débattu plusieurs points, dont, entre autres, le recul clair et net de la tutelle de toute initiative de partenariat.
Du temps de l’ancien ministre, nous avions signé un traité dans ce sens après plusieurs mois de négociations. Le ministre de l’Enseignement supérieur fait la sourde oreille et ferme toutes les portes du dialogue», explique-t-il. Selon notre interlocuteur, ce blocage sans raison ne fait que décourager les enseignants qui espéraient débattre de leurs problèmes après la signature de ce traité. «Lorsque on met à la poubelle ce qui a été fait pendant plus de deux ans, ce sont les enseignants qui payent le prix fort de la déception. Et quand ces derniers ont le moral bas, c’est tout le système universitaire qui s’effondre», indique Abdelmalek Rahmani.
Pourtant, rappelle Rahmani, le syndicat a déjà signé un P.V avec l’ancien ministre Mebarki que «l’actuel ne veut pas reconnaître». Parmi les entraves qui empêchent l’enseignant universitaire d’accomplir son devoir, notre source cite les équivalents de doctorat, la progression dans la carrière et le logement pour les enseigants.
Selon Abdelmalek Rahmani, le bureau national se réunira la fin du mois en cours et sera succédé par le conseil national dans lequel seront définies les dates de ce mouvement de grève. Pis encore, le syndicat ne cache pas sa crainte de voir l’année scolaire se transformer en une année «calamiteuse».
«Si les étudiants se mettent du côté des enseignants pour dénoncer les conditions misérables dont lesquelles ils évoluent, la catastrophe ne sera sans doute pas évitée», conclut le coordinateur du Cnes, Abdelmalek Rahmani, espérant tout de même que «l’actuel ministre revient à la raison ».
Du côté du ministère de l’Enseignement supérieur, une série de rencontres entre le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, et l’ensemble des partenaires sociaux (enseignants, travailleurs et étudiants), est prévue en septembre pour une large consultation et adoption d’un programme de travail pour la nouvelle année universitaire, indique hier le ministère dans un communiqué.
Deux conseils, l’un composé de représentants du ministère et des représentants des syndicats des enseignants et des travailleurs et l’autre avec les représentants des organisations estudiantines seront installés à la fin de ces consultations, précise la même source. Tahar Hadjar réussira t-il sa première rentrée universitaire ?