Le CNES dénonce et menace, Universités : le bras de fer engagé

Le CNES dénonce et menace, Universités : le bras de fer engagé

Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) revient au devant de la scène. La trêve qu’a connue le secteur de l’enseignement supérieur risque d’être rompue.

Le Cnes, qui déplore une situation pédagogique lamentable et déplorable de l’université, maintient son conseil national ouvert en attendant la tenue d’une session extraordinaire qui aura à valider «un processus de protestation».

Le successeur de Harraoubia risque de faire face dans les semaines à venir à un mouvement de protestation. Et pour cause, le Cnes, qui temporisait jusque-là, fait état d’une situation critique au sein des universités.

Une situation qui fera l’objet d’un examen lors de la tenue d’une session extraordinaire de son conseil national dont la date reste à fixer. Sans concession, le Cnes déplore une «situation pédagogique lamentable et déplorable», des réformes pédagogiques déconnectées de la réalité économique et sociale de l’Algérie sans compter les besoins de l’économie nationale.

Le syndicat pointe du doigt une recherche scientifique «atrophiée» par des politiques régulièrement remises en cause et souvent contradictoires et une gestion «chaotique et confuse» ne répondant à aucun critère de compétence et sur «des bases clientélistes » sans transparence aucune. Sur un plan purement socioprofessionnel, la situation est tout aussi complexe.

Le Cnes évoque les salaires des maîtres assistants de rang A et B qui constituent la majorité du corps enseignant et qui ont été vite rattrapés par l’inflation et les modifications opérées par la Fonction publique dans plusieurs secteurs et ayant tout simplement ébranlé l’ensemble de la grille des salaires nationale établie sur la base des diplômes et non de l’ancienneté. La revendication relative aux logements reste insatisfaite.

Elle constitue, selon le Cnes, «une bombe à retardement» après les multiples promesses et surtout l’opacité qui entoure le programme spécial annoncé en 2007 par le président de la République.

Le Cnes déplore l’exploitation abusive de la machine judiciaire et des commissions paritaires devenues «des tribunaux internes de l’administration», l’insécurité montante dans les franchises universitaires qui atteint souvent l’agression physique sans aucune intervention de l’administration et les entraves quasi régulières aux libertés syndicales et les intimidations dont font l’objet les syndicalistes.

Face à tous ces problèmes, le Cnes souligne «l’incapacité de la tutelle à répondre depuis des années aux revendications justes et légitimes des enseignants chercheurs et s’interroge sur l’existence d’une volonté suffisante pour ouvrir de nouveaux horizons allant dans le renforcement du dialogue social». Une situation qui mènera forcément vers «un processus de démobilisation générale d’un segment foncièrement important de la société».

Le Cnes, qui maintient ouverte la session de son conseil national, fixera bientôt une date pour la tenue d’une session extraordinaire durant laquelle il sera arrêté des décisions et un plan d’action ainsi que des mouvements de protestation.

N. I.