Alors que le spectre d’une annĂ©e blanche a Ă©tĂ© Ă©cartĂ© pour les Ă©tudiants des sciences mĂ©dicales, c’est au tour de l’ensemble des enseignants universitaires de brandir la menace du dĂ©brayage et du blocage des examens Ă quelques jours de la fin de l’annĂ©e. Le conseil national de l’enseignement supĂ©rieur (Cnes) vient de jouer ces dernières cartes en menaçant de boycotter toutes les activitĂ©s pĂ©dagogiques et scientifiques dans plusieurs universitĂ©s du pays et cela Ă partir du 30 mai. Cette dĂ©claration a Ă©tĂ© annoncĂ©e par M. Malik Rahmani, porte-parole du Cnes lors d’une confĂ©rence de presse qui s’est tenue hier au niveau de l’universitĂ© des sciences humaines de BouzarĂ©ah-Alger. « Notre syndicat s’est abstenu de recourir Ă la grève favorisant ainsi le dialogue avec le ministère de l’enseignement supĂ©rieur, mais il s’avère que c’est sans issue », a dĂ©clarĂ© le porte-parole du syndicat, qui a exprimĂ© Ă©galement sa colère quant Ă la situation qui prĂ©vaut au sein de l’universitĂ© algĂ©rienne. « Le bilan est catastrophique. Nous nous sommes rendu compte aujourd’hui que rien n’a Ă©tĂ© fait et que tout le temps passĂ© Ă vouloir travailler en commissions avec le ministère a Ă©tĂ© perdu pour n’aboutir Ă aucun rĂ©sultat concluant », a-t-il dit.
M. Rahmani a rappelĂ©, Ă la mĂŞme occasion, les promesses non respectĂ©es de la tutelle et l’absence de volontĂ© des pouvoirs publics Ă construire un partenariat pour la prise en charge effective des revendications des enseignants. « Depuis la promulgation du statut particulier de l’enseignant-chercheur en avril 2008, les promesses faites, dans le cadre des travaux de la commission mixte MESRS-Cnes sur le rĂ©gime indemnitaire, sont restĂ©es lettres mortes, dĂ©notant ainsi le mĂ©pris absolu des pouvoirs publics vis-Ă -vis de l’enseignant », a-t-il soulignĂ©. En effet, mis Ă part l’Ă©laboration du rĂ©gime indemnitaire des enseignants-chercheurs – dont le statut particulier a Ă©tĂ© adoptĂ© depuis une annĂ©e et demie -, le Cnes demande Ă sa tutelle de s’investir rĂ©ellement dans la prise en charge des revendications socioprofessionnelles de cette catĂ©gorie de fonctionnaires. Ă€ travers cette action radicale, les universitaires lancent un ultimatum aux autoritĂ©s publiques pour se pencher sur les prĂ©occupations exprimĂ©es par le syndicat, menaçant ainsi de bloquer tous les examens de fin d’annĂ©e ; synthèse, rattrapage, voire mĂŞme la prochaine rentrĂ©e universitaire. M. Rahmani, s’est interrogĂ© par ailleurs sur les raisons du mutisme de la tutelle et du gouvernement concernant la situation prĂ©occupante de l’universitĂ©, tout en dĂ©nonçant la dĂ©marche imposant aux enseignants-chercheurs d’attendre la promulgation de l’ensemble des statuts particuliers pour dĂ©bloquer leur rĂ©gime indemnitaire. Il faut noter que la radicalisation du mouvement du Cnes coĂŻncide avec la dĂ©claration du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, de revalorisation du salaire minimum garanti, « qui viendra accompagner la mise en place des diffĂ©rents rĂ©gimes indemnitaires de la Fonction publique (…) », annoncĂ©e hier au niveau de l’assemblĂ©e populaire nationale.