Le Cnapest suspend sa grève, Reprise des cours dans les lycées

Le Cnapest suspend sa grève, Reprise des cours dans les lycées
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Un facteur qui a conduit le Cnapest à opter pour la suspension est certainement (même si le responsable du Cnapest ne le dit pas clairement) la décision de son partenaire, l’Unpef, qui a appelé à l’arrêt de la grève.

Comme il fallait s’y attendre, la Coordination nationale autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) a mis fin à son mouvement de protestation entamé depuis le 24 février dernier.

Par cette décision, le Cnapest vient de suivre le pas de son «compagnon de lutte», l’Unpef, qui a suspendu sa grève dans les deux paliers inférieurs depuis samedi dernier. Les élèves du secondaire reprendront donc le chemin de l’école à partir d’aujourd’hui.

La décision de reprendre le travail, tant attendue par la famille éducative, a été prise lors du conseil national du Cnapest, qui s’est tenu avant-hier et dont les travaux se sont poursuivis jusqu’à 3h du matin.

Nouar Larbi, secrétaire général du Cnapest, a expliqué ce retard sur la question de la reprise ou non des cours par «le débat qui s’est déroulé entre les délégués des 48 wilayas au moment des délibérations». «Un nombre important d’enseignants veulent poursuivre la grève», a déclaré Nouar Larbi.

Au final, le Cnapest a opté pour la suspension du débrayage pour plusieurs raisons. La première est «la priorité de l’intérêt des élèves». «Nous ne voulons pas encore perdre le temps qui reste. Les élèves ont trop souffert de cette grève. Nous reprendrons le travail parce qu’ils ont été solidaires avec nous», dira ce responsable.

Le deuxième élément qui a pesé lourd dans la décision du Cnapest est la grosse pression exercée par le gouvernement sur les enseignants et sur les syndicats qui campent sur leurs positions de maintenir la grève. Il est utile de rappeler la batterie de mesures mises en place par le ministre de l’Education nationale afin d’inciter les enseignants à rejoindre leurs postes de travail.

Benbouzid avait instruit, au début de la semaine en cours, les chefs d’établissements scolaires de lancer, dès dimanche dernier, la mise en œuvre de procédures réglementaires en matière de relations de travail de la Fonction publique.

Ensuite, le ministre avait annoncé le recrutement de 50 000 enseignants sans concours préalable et l’installation de trois commissions pour le remplacement des enseignants grévistes. Le Cnapest ne peut pas cacher que ces actions constituent une véritable menace pour les enseignants. Le premier responsable du Cnapest a tenu à dénoncer «l’arsenal illégal mis en place par la tutelle pour terroriser les enseignants».

«A l’heure actuelle nous n’avons pas eu gain de cause. La tutelle qui veut l’accalmie à tout prix doit faire preuve de bonne volonté. Nous allons donner, tout en prenant la société civile à témoin, le temps nécessaire au ministre afin qu’il traduise ses promesses en actes», a annoncé notre interlocuteur qui réitère le droit des enseignants à recourir à la grève.

Le troisième facteur qui a conduit le Cnapest à opter pour la suspension est certainement (même si le responsable du Cnapest ne le dit pas clairement) la décision de son partenaire, l’Unpef, qui a appelé à l’arrêt de la grève. Le Cnapest s’estime en position de faiblesse et ne peut, en aucun cas, faire cavalier seul devant le forcing de Benbouzid.

Notre interlocuteur a fait savoir également que plusieurs enseignants grévistes ont été suspendus. «Nos délégués de wilayas ont reçu des mises en demeure des directeurs d’établissements», affirme-t-il. Aujourd’hui que la grève se conjugue au passé, la tutelle doit chercher les moyens qui permettraient de rattraper les cours non dispensés.

Les enseignants entreront dans une course contre la montre, vu le temps qui reste, afin de rattraper le retard accumulé. Benbouzid avait annoncé qu’une semaine sera déduite des vacances de printemps ou que les cours seront dispensés tous les samedis durant un mois.

Hocine L.