Deux syndicats autonomes du secteur de l’éducation nationale ont dénoncé hier, lors d’une conférence de presse animée conjointement à Tizi Ouzou, ce qu’ils ont qualifié de «dépassements» et de «partialité» de l’administration locale, quant aux préparatifs des élections du 7 décembre prochain relatives à la méthode par laquelle les œuvres sociales seront gérées
Le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) et l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef), à travers leurs représentants régionaux, ont énuméré un certain nombre de points relatifs à ces «anomalies». D’abord, précise M. Larbi Aït Gherbi, président du bureau de wilaya de l’Unpef, «les instructions données par la tutelle concernant l’information et la sensibilisation des travailleurs sur les avantages et les inconvénients des deux gestions via les commissions et via les établissements, n’ont pas été respectées.
La direction de l’éducation n’a fourni aucun effort dans ce sens». Il y a aussi «les délais de dépôt de candidatures pour les listes relatives aux commissions de wilaya et celle nationale qui n’ont pas été respectés, et certains chefs d’établissement ont même fait campagne pour le bulletin n° 2 définissant la gestion des œuvres sociales par les établissements», ajoute-t-il.
Et à M. Kamel Goucem, coordinateur du Cnapest de lui emboîter le pas en expliquant que «jusqu’au 30 du mois dernier, date limite de dépôt des candidatures, la direction de l’éducation de Tizi Ouzou, censée avoir les chiffres des établissements où des listes sont établies, n’a pas jugé utile de faire le travail. C’est dire toutes les anomalies qui ont caractérisé la phase préparatoire». La DE a tout fait pour que le bulletin n° 2 l’emporte. On est vraiment submergés par les problèmes qu’elle nous cause», dénonce-t-il.
Plus encore, les deux syndicats se sont acharnés sur les autorités locales, notamment les services de la wilaya qui n’ont pas accompagné la direction dans ce travail. Dans d’autres wilayas, expliquent-ils, toutes les conditions ont été réunies pour l’organisation des élections dans la transparence.
Par ailleurs, les deux représentants syndicaux se sont félicités d’avoir enfin arraché la gestion des œuvres sociales des mains de l’UGTA, ce qui était un rêve à ne pas imaginer auparavant. «C’est grâce à la forte mobilisation et la détermination de nos deux syndicats que cela a été réalisé en 2011. Car la tutelle a bien constaté notre représentativité sur le terrain à l’occasion des mouvements de grève qui ont paralysé à plus de 70% tous les établissements à travers le territoire national», insistera M. Aït Gherbi.
Appelant les travailleurs au niveau de la base à voter pour l’option des commissions, les conférenciers n’ont pas manqué l’occasion de s’attaquer aux partisans de la gestion décentralisée des œuvres sociales. «Ceux qui vantent aujourd’hui les vertus des commissions d’établissements sont pourtant ceux qui ont géré les œuvres sociales
durant 16 ans avec les commissions de wilaya et la commission nationale. Ils en ont fait un fonds personnel qu’ils distribuaient aux plus nantis au détriment de ceux qui en avaient besoin», lit-on dans une déclaration commune remise à la presse. Les raisons de cette campagne sont claires, expliquent le Cnapest et l’Unpef. «L’UGTA et les autres syndicats supplétifs ont peur de rendre des comptes de la gestion antérieure (1994-2010), car avec les commissions de wilaya, il y aura passation de consignes», explique M. Aït Gherbi. Mais, enchaîne-t-il,
«avec la gestion par les établissements au nombre de 6000 environ au niveau national, il n’y aura pas d’instance juridiquement compétente pour demander des comptes». A trois jours de la consultation des travailleurs du secteur dans tout le territoire national sur la manière par laquelle l’argent des œuvres sociales sera géré, la bataille déjà annoncée semble rude entre les deux parties opposées.
A. M