Le climatiseur se fait de plus en plus une place dans les foyers: Se mettre au frais… à quel prix ?

Le climatiseur se fait de plus en plus une place dans les foyers: Se mettre au frais… à quel prix ?
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La vague de chaleur qui sévit dans le nord du pays en ce mois de juillet a fait que les Algériens n’aient qu’une seule idée en tête : s’équiper d’un climatiseur au plus bas prix possible et ainsi s’accorder des moments «au frais». Le climatiseur se fait de plus en plus une place dans les foyers algériens au même titre que le téléviseur, le réfrigérateur et la machine à laver.

L’ouverture du marché algérien a démocratisé la climatisation à grande vitesse ces dernières années. Réservée jusque-là à une certaine catégorie de clients issue de la classe aisée, l’utilisation de la climatisation semble bien trouver acquéreur.

Les prix ne sont certes pas à la portée de tous, mais chaque famille fait de son mieux, s’agissant de l’achat du climatiseur en cassant du coup sa tirelire À Alger, El-Hamiz, à l’Est de la Capitale, est devenu un véritable lieu de pèlerinage pour tous ceux désirant acquérir du matériel électroménager.

Dans des magasins de grandes superficies, les climatiseurs, entre autres, sont proposés à des prix, le moins qu’on puisse dire compétitifs comparativement à d’autres marchés.

À titre illustratif : le 9 000 Btu est cédé à 25 000 dinars, le 7 000 btu à 22 000 dinars et enfin le 12 000 btu à 26 000 dinars pour les produits localement fabriqués. Les prix peuvent dépasser les 60 000 dinars s’agissant des produits de grandes marques. Les chemins y menant donc, connaissent une grande affluence. Nous avons été de passage, hier, dans ce royaume de l’électroménager. Le constat est frappant : on se croirait à première vue dans un marché automobile.

À El- Hamiz, on y vient de partout y compris des wilayas limitrophes. Dans les parkings jouxtant les magasins, les plaques d’immatriculation hors wilaya d’Alger (16) ne peuvent passer inaperçues. Autrement dit, en ce samedi coïncidant avec le deuxième jour du week-end, ils étaient nombreux à prendre d’assaut les magasins d’électroménagers.

Ces derniers ne désemplissent pas. «On a beau essayer de passer l’été sans climatiseur mais les grandes chaleurs de ces derniers jours ne nous ont pas du tout facilité les choses. Nous, adultes, l’on pourrait tenir à un certain degré, pas du tout pareil pur les bébés et les personnes âgées. C’est ce qui m’a contraint à venir ce matin à El-Hamiz», a confié Mourad venu en compagnie de son épouse.

Ce salarié de la Société nationale des transports ferroviaires, a indiqué qu’ «il lui a fallu bien des économies afin d’acquérir un climatiseur» et pour lui «la marque importe peu». «Le plus important pour moi est mettre à l’abri mes deux enfants âgés respectivement de 2 et 4 ans ainsi que la maman qui dépasse les 70 ans».

Circonstance oblige ou pas, les faits sont là. Pratiquement toutes les surfaces proposant des climatiseurs connaissent un afflux remarquable. «Il n’est un secret pour personne. Seul la climatisation est remède des grandes chaleurs et il est tout a fait ordinaire qu’il y’ait autant de clientèle», a affirmé Brahim, revendeur à El-Hamiz depuis six ans. Cependant, a-t-il poursuivi, les ventes ont bien chuté durant ce weekend.

Une chute motivée à ses dires par l’approche du mois de Ramadhan où les smicards particulièrement ont plus tendans à «débourser dans les produits alimentaires que dans l’électroménager», non sans préciser que «le ventilateur, dont le prix avoisine les 2000 dinars, prenne les devants».

Quant aux autres produits électroménagers vendus en cette période, Brahim a en outre affirmé que «ce sont les LCD et plasma qui détrônent les autres appareils». Sans omettre, selon lui, les réfrigérateurs et les machines à laver.

ATTENTION AUX FACTURES SALÉES D’ÉLECTRICITÉ

Rencontré à l’entrée d’un magasin d’électroménagers, Madjid ne s’était pas du tout montré enchanté par l’idée de s’acheter un climatiseur. Et pour cause : l’été est la période de toutes les dépenses, selon lui.

À commencer par les fêtes familiales, les sorties à la plage, Madjid, délégué de sécurité dans une société privée, semble ne plus savoir où donner de la tête. «Pour moi, l’été est la saison durant laquelle je me vide les poches. Outre les frais de mon véhicule, je me retrouve contraint d’exaucer le voeu de ma petite famille qui tient vraiment à un climatiseur pour que je me retrouve ensuite confronté à d’autres dépenses», a-t-il précisé. «La facture d’électricité risque d’être salée dans ce cas», a-t-il noté.

LE SERVICE APRÈS-VENTE INEXISTANT

Si l’ensemble des commerçants de l’électroménager d’El-Hamiz ne se plaignent pas des affaires qui marchent à merveille, un détail et pas des moindres a été soulevé. Il s’agit du service aprèsvente qui est carrément «inexistant».

«Il nous arrive parfois de ne pas savoir quoi répondre à nos clients qui viennent se renseigner des détails concernant la mise en marche de leurs appareils ou de la pièce de rechange dans le cas où la garantie expire», a assuré à ce propos Brahim. Selon lui, les représentants des différentes marques «doivent apprendre à bien communiquer avec leur clientèle». Dans le cas contraire, c’est le revendeur, qui est, selon lui, le plus pénalisé.

DES BOUCHONS INTERMINABLES

Pas du tout facile d’accéder à El- Hamiz ni même quitter le quartier après avoir terminé ses achats dinarsns la mesure où les axes y menant connaissent une grande affluence. Rouler en voiture de ce côté de la Capitale n’est pas une sinécure. Il faut faire preuve de patience dans la plupart du temps. À en croire certains automobilistes, le calvaire des bouchons durent parfois des heures notamment lors des heures de pointes. Une situation à revoir assurément.

Farid Houali