Le CLA lance un appel aux autorités : « Ne tournez pas le dos aux contractuels »

Le CLA lance un appel aux autorités : « Ne tournez pas le dos aux contractuels »
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Le Conseil des lycées d’Algérie continue d’afficher son soutien aux enseignants contractuels du secteur de l’Éducation nationale en grève depuis quatre (4) semaines. Réitérant son adhésion à toutes les actions adoptées par les enseignants contestataires, le Syndicat appelle la tutelle et le Premier ministère à ne pas leur tourner le dos.

Le bras de fer entre le ministère de l’éducation nationale et la Coordination des enseignants contractuels semble inquiéter de plus en plus le CLA qui tire la sonnette d’alarme sur une éventuelle aggravation de la situation. Le Syndicat qui décline toute responsabilité de toutes les perturbations que connaîtra le secteur de l’Éducation nationale, devant le Gouvernement et la présidence de la République a déclaré qu’il ne participera pas à l’organisation du concours de recrutement qui se déroulera le 30 avril 2016, dans le cas où aucune solution n’est envisagée entre la tutelle et les contractuels pour régler définitivement ce conflit. En outre, il déclare, dans un communiqué rendu public, maintenir sa position quant à mener d’autres actions concertées avec les syndicats solidaires avec la revendication des enseignants contractuels et vacataires.

Dans ce contexte, le même syndicat estime que les enseignants contractuels et vacataires vivent une grande injustice, depuis plusieurs années, et leur souhait c’est de voir leur situation se régulariser par la permanisation sur leur poste de travail. Pour faire face à cette situation, ajoute le CLA, les enseignants contractuels et vacataires se sont soulevés à maintes reprises, mais sans résultat escompté. «C’est pour cette raison qu’ils ont décidé de frapper fort cette fois-ci, en organisant une protestation radicale et pacifique, afin de faire entendre leur voix et faire valoir leur droit», souligne-t-on. En ce qui concerne le concours de recrutement le Conseil des lycées d’Algérie révèle que le secteur de l’Éducation nationale nécessite 50 000 postes budgétaires pour une rentrée scolaire sans manque d’enseignants. «Il y a 25 115 enseignants contractuels sur des postes vacants, 11 136 sur des postes de remplacements et 28 075 postes budgétaires pour le concours de recrutement», a-t-on noté dans ce sens. Un calcul arithmétique permet d’intégrer tous les contractuels et passer l’examen de recrutement, en donnant l’avantage aux enseignants remplaçants ayant exercé plus d’une année, préconise toujours le Syndicat. Dans le même document, le CLA considère que la tutelle présente des arguments inacceptables pour justifier son point de vue.

Le Syndicat cite la réglementation en vigueur qui interdit le recrutement direct sur poste. Il estime, dans ce contexte, que cela reste «faux» car les lois régissant les recrutements dans la Fonction publique prévoient les trois formules suivantes : le recrutement sur concours, le recrutement sur titre et le recrutement par voie d’examen externe ou interne. Ces deux dernières formules auraient permis la régularisation de tous les enseignants contractuels. Le CLA évoque également, le prétexte de respecter le principe de l’égalité des chances pour tous les Algériens, et enfin la peur déclarée de l’élargissement du mouvement de protestation. «La tutelle appréhende l’élargissement du mouvement de protestation vers les autres secteurs contractuels, pré-emploi et les inscrits aux concours». «C’est là une preuve tangible de l’échec de la politique de l’emploi d’un côté. Et de l’autre, la volonté des pouvoirs publics de maintenir la logique de précarisation des embauchés par la loi, au détriment du droit et de la justice sociale», dénonce le Conseil. Pour rappel les enseignants contractuels ont entamé le 27 mars dernier une marche appelée (la marche de la dignité) depuis la wilaya de Béjaia jusqu’à la ville de Boudouaou.

LG Algérie

Les contestataires, une fois empêchés par un important dispositif des forces de l’ordre de rejoindre le siège d’El-Mouradia, ont décidé d’aller vers une grève de faim. Seulement, toutes ces actions n’ont donné aucune suite positive à leur revendication d’intégration directe. Pis, les enseignants contractuels ont été pris au dépourvu et ont été dispersés de force afin de rejoindre leurs wilayas respectives. Toutefois, cela n’a pas dissuadé les contestataires qui sont revenus à la charge, dimanche passé, à travers l’organisation de rassemblements devant les directions de wilayas au niveau national. Une deuxième marche a été également programmée de Boumerdès à Béjaia pour réitérer leur attachement à leurs doléances.

Ania Nait Chalal