Après les intendants et les conseillers de l’orientation et de la guidance scolaire affiliés à l’Union nationale des professionnels du secteur de l’éducation et de la formation (UNPEF), c’est au tour des travailleurs du cycle secondaire de monter au créneau. À l’appel du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), une journée de contestation sera organisée le 23 octobre prochain. Dans un communiqué, rendu public à l’issue d’une réunion du conseil national du CLA tenue le 5 octobre dernier (Journée internationale de l’enseignant), le syndicat a fait état d’une rentrée sociale et scolaire caractérisée par une perte vertigineuse du pouvoir d’achat et des décisions aléatoires prises par le ministère de l’Éducation. Il annonce, à cet effet, le recours à une action de contestation le mardi 23 octobre, pour dire non à la négligence des recommandations de la commission du dossier du statut particulier qui a dévalorisé le corps des enseignants, selon lui, et appeler, également, au gel de la commission des œuvres sociales et l’organisation d’un référendum sur le mode de gestion.
Dans le même communiqué, le Conseil des lycées d’Algérie déclare avoir constaté une dégradation des conditions de travail dans plusieurs établissements scolaires et la situation socioprofessionnelle des travailleurs du secteur de l’Education. Le même syndicat a alerté, également, sur le danger de la décision du ministre de l’Intérieur de la privatisation des cantines scolaires au niveau des écoles primaires et considère que cette décision est une première étape qui cache la volonté de procéder à la privatisation du secteur de l’éducation. En outre, il a dénoncé le refus de la tutelle au niveau central et local pour la signature des PV de rencontre avec les syndicats, tout en affirmant son rejet des décisions prises par le ministère de l’Éducation concernant la fermeture du dossier du statut particulier et la prolongation du mandat de la commission des œuvres sociales.
Par ailleurs, il a affiché sa mobilisation et son engagement dans le cadre de la Confédération des syndicats algériens pour la défense du pouvoir d’achat des travailleurs, l’annulation du projet de loi sur la retraite anticipée, la révision de l’avant-projet de loi sur le code du travail, et enfin, pour la défense des libertés syndicales. Il est à signaler, par ailleurs, que le Conseil des lycées d’Algérie est la troisième entité syndicale à recourir à des mouvements de contestation depuis la rentrée scolaire 2018/2019. La première à ouvrir le bal, après une semaine de la rentrée, était la coordination nationale des fonctionnaires des services économiques, ayant observé un débrayage de 5 jours accompagné par des rassemblements et des sit-in devant différentes directions de l’éducation du pays. Les intendants revendiquent, essentiellement, leur intégration dans la nouvelle grille indiciaire des grades et le régime de rémunération des corps spécifiques du secteur. Le mécontentement concerne, également, les conseillers de l’orientation et de la guidance scolaire qui réclament la révision du statut particulier des travailleurs et appellent à des promotions au grade et l’application de l’ordonnance 004 du 26 juillet 2014. Face à tout cela, le ministère de l’Éducation, à sa tête la ministre, Nouria Benghebrit, reste pour le moment imperturbable, sachant qu’aucune réponse n’a été donnée aux différents contestataires.
Ania Nait Chalal