Le citoyen refuse le «remake»: Les mêmes noms pour une nouvelle APN ?

Le citoyen refuse le «remake»: Les mêmes noms pour une nouvelle APN ?

La campagne électorale pour les législatives du 10 mai prochain s’ouvre dans une quinzaine de jours. La seule inconnue du prochain scrutin est la participation.

Les Algériens iront-ils voter ? Les partis politiques en lice pour la course au Palais Zighoud-Youcef sauront-ils les convaincre ? Difficile de se prononcer, surtout après que les formations politiques eurent rendu publiques leurs listes de candidats. Des listes qui contiennent des noms qui reviennent encore et toujours.

A croire que parmi les 35 millions d’Algériens, il n’existe que peu de personnes «chevronnées» aptes à la députation. Pourtant ces noms qui reviennent ont déjà montré leur incapacité à représenter le citoyen.

A défendre ses intérêts. Ces noms ont déjà donné l’image la plus néfaste de l’Assemblée populaire nationale qui durant tout un mandat ne s’est souciée que de l’adoption de la loi permettant une augmentation de salaire de ses membres. Il s’agit de noms qui sont contestés, non seulement par les électeurs, mais aussi par les militants mêmes des partis politiques qui vivent, depuis l’annonce de la date du scrutin, d’importantes contestations quant à la confection des listes de candidatures.

Les militants de la majorité des forces politiques, en découvrant la composition des listes électorales, ont fait état de «marginalisation», de «passedroit », voir «d’indus militants». La situation est telle qu’un violent vent de colère a soufflé sur toutes les formations politiques. En effet, parmi les candidats, il y a de tout : des affairistes, des opportunistes, mais également des personnes qui travaillent.

Il y a aussi des noms de députés sortants de partis politiques qui se retrouvent sur des listes d’autres partis politiques d’idéologie carrément opposée ! Il est clair dans ce dernier cas que c’est l’odeur de l’argent e t l’immunité qui font courir les candidats à la députation. La composition de listes des candidats pour une élection qualifiée par le président de la République d’historique, voire même d’un premier Novembre 54 bis, donne un avant-goût du déroulement du scrutin du 10 mai prochain.

La forte abstention n’est pas à écarter pour une raison simple et évidente. Pour le citoyen, quel changement va-t-il y avoir en votant pour les mêmes noms ? Des noms qui ont déçu auparavant. Si c’est pour obtenir une APN identique à la précédente avec un petit jeu de chaises musicales, il ne peut donc s’agir des profondes réformes tant attendues par le citoyen.

Le scrutin du 10 mai est certes important du fait que la prochaine APN aura à voter la Constitution, mais les listes composées par les partis politiques n’offrent pas le choix au citoyen qui risque d’opter pour l’abstention pour exprimer son refus du «remake».

Le citoyen n’est pas dupe et a compris que le choix des listes opéré est fortement lié aux intérêts des uns et des autres. Un choix opéré bien loin de ses centres d’intérêts. Il est possible donc qu’il choisisse, lui aussi, de tourner le dos aux législatives et de se concentrer sur ses préoccupations qui pour l’heure sont liées à la flambée des prix des produits de consommation (la pomme de terre est à 100 dinars le kg), le logement et l’emploi.

H. Y