Le cirque Amar envisage une nouvelle tournée en Algérie

Le cirque Amar envisage une nouvelle tournée en Algérie

ŕπ˸Le cirque Amar s’est produit en Algérie pendant des années, fondant une relation unique avec son public algérien

. Magharebia a rencontré sa directrice- adjointe Isabelle Gilier à Alger pour parler de la tradition du cirque très enracinée en Algérie, ainsi que de l’enthousiasme particulier que les Algériens manifestent envers les spectacles en direct.

Magharebia : « Il Florilegio » dresse son chapiteau en Algérie depuis 2003, alors que le pays n’avait pas très bonne réputation à cause du terrorisme. N’aviez-vous pas quelques appréhensions à venir et comment avez-vous trouvé la situation ?

Isabelle Gilier : Lorsque nous sommes venus en Algérie la première fois, nous avions une certaine crainte. Très rapidement, une fois sur place, nos inquiétudes se sont dissipées. La situation nous est apparue bien moins dramatique que ce que les médias européens nous montraient à l’époque.

Magharebia : En Algérie, vous travaillez sous le label « Cirque Amar ». Est-ce un simple clin d’œil historique à ce fameux cirque monté par un Algérien à la fin des années 1800, ou une filiation bien réelle ?

Gilier : Nous avons adopté le label « Cirque Amar » en 2006, c’est un clin d’œil historique. À travers nos tournées en Algérie, nous avons constaté que de nombreux Algériens avaient renoué avec la grande tradition du cirque. Beaucoup d’entre eux connaissent le nom Amar et savent qu’il s’agit à l’origine d’un cirque créé par un Algérien. Aujourd’hui, il n’y a plus de membres de la famille Amar qui fasse encore du cirque, mais le nom commercial existe encore et il est très connu en Algérie, mais aussi en France.

Magharebia : Avez-vous rencontré des problèmes particuliers lorsque vous êtes venus la première fois ?

Gilier : Nous n’avons pas connu de réelles difficultés avec l’administration algérienne. Au contraire, l’accueil est plutôt bon et nous avons bénéficié du soutien du Ministère algérien de la Culture.

Magharebia : Comment le public a-t-il accueilli vos spectacles, alors que les Algériens avaient presque oublié ce qu’était un vrai cirque ?

Gilier : Le public algérien est très chaleureux, il est réactif, il aime le cirque. Dans de nombreux pays où nous nous sommes produits, le public a exprimé son enthousiasme. Les gens préfèrent un véritable spectacle familial à la télévision. En Algérie, le cirque est devenu un temps fort dans le calendrier des animations.

Magharebia : Votre cirque est de retour en Algérie pour une nouvelle tournée. Qu’y a-t-il de nouveau par rapport aux années précédentes ?

Gilier : Nous avons ajouté deux numéros aquatiques. Il y a quelques jours, nous avons apporté deux otaries et nous attendons des nouveaux artistes qui viennent d’Ukraine. Nous avons aussi un nouveau système de fontaines. Nous sommes impatients de présenter notre spectacle.

Magharebia : Vous avez prévu de vous produire dans des villes du sud de l’Algérie. N’avez-vous pas quelques appréhensions ?

Gilier : A part les quelques complications habituelles liées aux animaux, notamment aux otaries et aux hippopotames, nous n’avons connu aucun problème et n’envisageons pas d’en avoir à l’avenir

Magharebia : Vous aviez un projet de création d’une école du cirque, ou du moins d’un programme de formation en Algérie. Ont-ils eu un impact fort sur les jeunes Maghrébins en général ?

Gilier : Le projet de création d’une école du cirque est toujours d’actualité et des discussions sont en cours avec le Ministère de la Culture. Au cours de nos tournées, nous avons formé de nombreux jeunes aux différents métiers du cirque ; par exemple, le dompteur de crocodiles est algérien. Nous avons eu pendant longtemps un clown algérien, nous avons eu des acrobates algériens, et nous avons compté des Algériens dans notre équipe administrative et nos services d’accueil. Tous sont arrivés au cirque sans expérience, mais avec une grande volonté d’apprendre.

Magharebia : Avez-vous d’autres projets ?

Gilier : Nous aimons le public algérien parce que nous savons qu’il apprécie notre travail ; nous nous efforçons en permanence de trouver de nouvelles idées qui plairont à notre public.