Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, a affirmé, mercredi à Alger, que son organisation cherche à élargir le champ des contributeurs jusque-là principalement occidentaux. « Les contributeurs du CICR étaient, en grande partie, européens et occidentaux et ces derniers temps, la situation (financière) est devenue très difficile.
C’est pourquoi le CICR essaye d’élargir la surface des contributeurs », a déclaré Maurer lors d’une conférence de presse organisée à Alger.
Il a considéré qu’ »à cause de l’influence de l’Algérie par rapport à des foyers de crise en Afrique, au Maghreb et au Moyent-Orient », le CICR a entamé un dialogue avec les responsables algériens « pour définir, a-t-il expliqué, des actions concrètes à entreprendre ensemble ».
« Le gouvernement algérien partage le même souci avec le CICR pour le respect des droits humanitaires des populations civiles au Mali, en Syrie ou dans les autres régions du monde », a noté Maurer, indiquant que « la crise au Sahel, notamment le conflit armé au Mali, a un impact sur l’Algérie ».
Il s’est félicité, par la même occasion, que son organisation « développe des modes d’actions spécifiques sur le plan humanitaire qui lui procure une position neutre, impartiale et indépendante ».
M. Maurer a évoqué, en outre, la crise syrienne, affirmant que « toutes les parties violent les règles du droit humanitaire, mais ils ne les violent pas de la même manière ».
Pour le chef de la délégation du CICR en Algérie, Bruce Lorenz Biber, « le seul agenda du CICR en Algérie est l’action humanitaire », tout en rappelant, dans ce cadre, que cette organisation est « apolitique et sans connotation religieuse ».
« Nous avons développé tout un réseau de contacts pour avoir une bonne coordination et gagner la confiance de tous les partenaires » en Algérie, a indiqué Biber, tout en signalant qu’il y en a eu également avec les représentants de la société civile.
Toutefois, Bruce Lorenz Biber a insisté sur le fait que « le Croissant rouge algérien (CRA) est le premier partenaire du CICR », dès le moment où, a-t-il dit, les deux organisations « partagent les mêmes valeurs pour le respect du droit humanitaire ».
D’ailleurs, Peter Maurer a affirmé que par rapport à la situation des établissements pénitentiaires en Algérie « (…) les recommandations du CICR ont été transmises aux autorités algériennes et c’est à elles de prendre les mesures adéquates ».
Le CICR, de droit suisse, n’est « ni une ONG ni une organisation internationale, mais plutôt une organisation mandatée par les Etats pour mener des actions humanitaires avec un budget de 1 milliard de franc suisse et 13 000 collaborateurs qui activent dans 80 pays » a souligné M. Maurer.
D’où son déplacement, ces dernières semaines, « dans un certain nombre de pays » autres qu’occidentaux, pour trouver des contributeurs qui permettront au CICR d’apporter son assistance humanitaire dans les zones de conflits armés ou dans des régions où se manifestent d’autres formes de violence.
Le président du CICR est arrivé lundi à Alger pour participer au colloque international sur « l’Emir Abdelkader et le droit international humanitaire » qui se tient du 28 au 30 mai à l’occasion du 130e anniversaire du décès de l’Emir Abdelkader, le 150ème de la création du CICR et le 5e du comité national du droit international humanitaire.