Le véritable taux de chômage en Algérie est encore inconnu, même si des chiffres sont occasionnellement annoncés. Des statistiques qui sont encore loin de faire l’unanimité et considérées «loin de la réalité du terrain». Le chômage des jeunes, particulièrement des diplômés, pèse fortement à travers le monde, et l’Algérie n’échappe pas à cette réalité. L’Office national des statistiques (ONS) a annoncé dernièrement un taux de chômage de 10%.
Ce chiffre suscite fortement la controverse. Contesté par les économistes, il est soutenu par l’exécutif qui se félicite de sa politique. Pour des économistes avertis, le chômage est la résultante des réformes libérales engagées par les gouvernements qui se sont succédé, et qui ont engendré la fermeture de nombreuses entreprises.
L’accès «facile» aux universités qui sont ouvertes à tous les lycéens et dont le niveau laisse fortement à désirer, auquel s’ajoute la crise économique qui n’a pas arrangé les choses constituent d’autres facteurs de hausse du nombre de demandeurs d’emplois.
L’ampleur du phénomène se vérifie sur le terrain. Il suffit de faire un tour au niveau des quartiers populaires du Grand-Alger pour constater le nombre important de jeunes chômeurs adossés aux murs ou installées dans les cafés et autres lieux publics. Sur les 120 000 diplômés qui quittent chaque année les bancs des universités, seuls 50 000 trouvent du travail.
Le gouvernement avait facilité l’accès à l’emploi en accélérant les démarches d’accès aux prêts de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej).
Selon le Premier ministre, plus de 15 000 crédits ont été accordés aux jeunes et plus d’un million de postes ont été créés l’année dernière dans le cadre de l’insertion professionnelle des jeunes par l’Ansej et l’Agence nationale de l’emploi (Anem). Une contribution financière de l’Etat qui doit se situer entre 50 et 60 milliards de dinars par an.
L’Anem gère aujourd’hui le dispositif de l’aide et d’insertion professionnelle des jeunes primo-demandeurs dans le but de permettre au jeune de décrocher un contrat d’insertion au niveau des entreprises dans divers domaines (économique, institution, administration…). Ce nouveau dispositif permet d’augmenter les chances d’insertion professionnelle.
Contrairement aux années précédentes, le contrat est renouvelable pour une durée de trois ans, ce qui permet à l’employé de faire une expérience et d’être recruté définitivement. De multiples choix de contrats s’offrent aux candidats qui peuvent bénéficier d’un contrat d’insertion des diplômés, d’insertion professionnelle ou de formation.
La rémunération versée par l’Etat variera entre 8000 et 15 000 DA. Des primes d’encouragement sont aussi versées au candidat qui optera pour une formation dans les filières ou spécialités déficitaires sur le marché du travail.
Les rémunérations mensuelles ainsi que les couvertures sociales relatives aux prestations d’assurances sociales en matière de maladie, de maternité, d’accident du travail et de maladies professionnelles sont complètement prises en charge par l’Etat pendant la durée du contrat d’insertion.
Toutefois, le dispositif d’insertion crée seulement des emplois dits d’attente. Le candidat peut se retrouver au chômage l’année d’après au profit d’un autre candidat. Selon des sources officielles, une moyenne de 250 000 demandes d’emploi est formulée chaque année. L’argent déboursé par l’Etat pour créer des emplois et ouvrir des projets aux jeunes ne solutionne pas pour autant le problème.
Les rares entreprises qui recrutent encore le font de manière occulte et font appel à leurs relations et exigent dans la plupart des cas de l’expérience. Selon des économistes, l’Etat devra opter pour une autre politique de lutte contre le chômage pouvant permettre aux jeunes une réelle insertion.
C. L