ALGER- Les participants à « la conférence nationale des cadres de la jeunesse » ont affirmé, dimanche à Alger, que la délinquance à laquelle les jeunes sont actuellement en proie est due essentiellement au chômage, appelant cette frange de la société à changer de mentalité, à s’armer de savoir et à recourir à la formation pour atteindre ses objectifs tant escomptés.
Le cumul de problèmes dont souffrent les jeunes est du à la volonté de ces derniers de décrocher un poste d’emploi qui soit sur mesure, sans recourir, toutefois, aux diplômes qui leur faciliteraient pourtant la réalisation de leurs objectifs, a souligné à l’APS, le chercheur au Centre des recherches en économie appliquée pour le développement, Mohamed Boukabous.
M. Boukabous a, dans ce sens, appelé les jeunes à s’armer de savoir et à recourir à la formation dans les centres de formation professionnelle, ce qui leur permettra d’obtenir un emploi ou d’apprendre un métier, évitant par la même de sombrer dans la délinquance.
L’expert a, en outre, expliqué le recours de certains jeunes à la drogue et à différentes formes de violence, en choyant l’idée d’émigrer vers l’autre rive notamment par « l’oisiveté due au chômage ».
A cette occasion, il a appelé les jeunes « à changer de mentalité » et à prendre conscience que la réalisation des rêves « se fait graduellement » et que l’image véhiculée par les médias sur « l’Europe » n’était qu’illusion ».
Pour sa part, le conseiller pédagogique à l’Office des établissements pour jeunes, Mohamed El Eulmi, a estimé que les problèmes rencontrés par certains jeunes étaient en fait dus à « la perte de l’identité algérienne », en raison « d’une utilisation excessive des médias et de la défaillance des établissements éducatifs et de la famille dans « la prévention des générations montantes » contre certains fléaux et dans l’ancrage de la culture algérienne riche et diversifiée.
Il a, par ailleurs, souligné « une recrudescence de la délinquance » dans notre société ces dernières années, notamment durant la décennie noire qui a amené les jeunes à chercher un autre mode de vie social pour fuir leur réalité, un besoin nourri, a-t-il dit, par les chaînes satellitaires et les nouvelles technologies.
Ils ont,en outre, indiqué que la perte de l’identité chez les jeunes algériens est due aussi à l’échec des cellules de la société (Famille, école…), ajoutant que les programmes éduatifs n’ont plus l’effet positif escompté, par ce que il y a pas « d’innovation ».
Les participants ont estimé au cours des débats, que les problèmes de la jeunesse sont aussi le résultat « du repli de l’autorité parentale » au sein de la famille durant la décennie noire.
Ces problèmes sont le resultat d’un cumul de « violence psychologique », notamment au niveau de la cellule familiale, la rue, l’école et l’administration, ont souligné les intervenants.
Ils ont en outre souligné la nécessité de garantir un « accompagnement » et un encadrement aux jeunes pour une meilleure sensibilisation sur les dangers de ces fléaux et proposé des alternatives, notamment de s’organiser dans des associations culturelles et sportives, pour « combler le vide » qui mène a la criminalité.
A noter, cette conférence de deux jours, se veut un espace d’échanges de vues visant à améliorer la gouvernance. Cette rencontre a réuni l’ensemble des cadres du secteur de la jeunesse ainsi que les compétences éducatives en charge de cette catégorie.