Officiellement, le taux de chômage global de la population active en Algérie est estimé à 10%. Cependant, il est plus élevé chez les jeunes.
Il estimé, selon des études d’institutions internationales, à plus 20%. Selon les données de l’Office national des statistiques, 48% des algériens ont moins de 19 ans, soit environ 19 millions de personnes. Une force indéniable dans le contexte mondial de vieillissement des populations, elle est également un vecteur d’explosion sociale si ses préoccupations, notamment sur le plan de la formation et de l’insertion dans la vie active, ne sont pas prises en charge.
La politique de l’emploi et de lutte contre le chômage devient une action plus qu’urgente, selon des économistes, à l’instar de Mustapha Mekidèche, qui s’est exprimé à ce sujet.
Lors de sa dernière intervention à l’Assemblée populaire nationale (APN), en octobre 2010, le premier ministre Ahmed Ouyahia avait présenté la politique publique de lutte contre le chômage.
Les pouvoirs publics s’appuient sur les importants programmes publics d’investissement, notamment la relance de la demande privée par l’accroissement des revenus, la baisse de la pression fiscale et la stabilisation des taux d’intérêt pour les entreprises productrices. Dans le cadre de cette politique, l’Etat a pris en compte les besoins en main-d’œuvre de l’agriculture, les recrutements de la Fonction publique, ainsi que la création d’emplois par les entreprises.
Celles-ci, il faut l’avouer, bénéficient d’importants soutiens pour leur propre création. Face à une demande qui reste à estimer au niveau national,
par tranche d’âge et par qualification, la politique de l’emploi de l’Etat s’est basée sur l’insertion des primodemandeurs, notamment des diplômés de la formation professionnelle et des universitaires qui n’ont pas l’expérience requise pour intégrer le monde du travail et la vie active. L’exigence de l’expérience est devenue un véritable casse-tête pour les demandeurs de travail.
En vue de l’insertion des jeunes, il a été décidé de créer des dispositifs d’aide à l’insertion professionnelle gérés par l’Agence nationale de l’emploi (Anem). Les entreprises et les institutions publiques sont autorisées à effectuer des recrutements par le biais de contrats d’insertion d’une durée variant entre une et deux années rémunérées par le budget de l’Etat.
Ces dispositifs d’aide à l’insertion professionnelle mis en place en 2008 ont déjà permis le placement de plus de 530 000 jeunes (jusqu’à juin 2010), selon les statistiques du gouvernement.
La politique de l’emploi s’appuie également sur les mécanismes de création d’activités et de microentreprises, gérées par l’Ansej, la Cnac et l’Angem. Dans ce type de dispositif, il est question d’encouragement de l’esprit de l’entrepreneuriat
et de l’activité libérale. Outre l’apport personnel exigé aux jeunes, l’Etat a instruit les banques à accompagner et à financer les projets de l’Ansej. L’impact de ces dispositifs est estimé positif par le gouvernement, avec un chiffre de 37 354 emplois créés en 2009 et 13 189 dossiers financés. Cette tendance s’est confirmée durant le premier semestre 2010 qui a vu le financement de 17 180 dossiers générateurs de
42 343 emplois.
Les créations d’emplois dans le cadre d’activités dites d’intérêt général et de haute intensité de main-d’œuvre sont également comptabilisées dans les chiffres de création d’emploi par les pouvoirs publics. Ces mécanismes ont permis la création de 406 000 emplois en 2009 et 332 000 autres lors du premier semestre, selon les données du gouvernement.
A l’horizon 2014, le gouvernement ambitionne de créer 2 millions d’emplois, tous les domaines confondus. Cependant, les économistes et spécialistes insistent sur l’encouragement du secteur privé algérien, notamment le tissu de la PME, seul en mesure d’absorber le taux de chômage élevé chez les jeunes, et ce, au niveau national.
F. B.