Le pays profond va vibrer au rythme de la présidentielle
Les six prétendants à la magistrature suprême commencent à tenir leurs meetings sur l’ensemble du territoire national.
Le coup de starter est donné. C’est aujourd’hui que la campagne électorale a officiellement débuté. Chaque candidat a choisi une ville différente d’où il mettra sa machine électorale en marche. Chacun a fait son choix de façon bien définie et certainement pas par pur hasard.
Les six candidats en lice pour cette importante échéance, à savoir Louisa Hanoune, Ali Benflis, Abdelaziz Bouteflika, Moussa Touati, Ali Fewzi Rebaïne et Abdelaziz Belaïd entament à présent une longue et dure campagne de séduction pour convaincre, rassurer et donner de l’espoir aux électeurs. Mais également engranger le plus de voix possible à travers cette campagne qui devrait être clôturée le 13 avril, soit quatre jours avant le début du scrutin.
Louisa Hanoune, la candidate du Parti des travailleurs (PT), donnera le coup d’envoi de sa campagne à partir de la ville de Annaba, qui représente l’un des pôles industriels majeurs du pays. Le PT dispose dans cette ville d’une importante base électorale, notamment les travailleurs du complexe sidérurgique d’El Hadjar.
A propos de ce choix,
M. Ramdane Taâzibt, un des membres de la direction du PT a déclaré que «le choix de Annaba pour donner le coup d’envoi à la campagne électorale, se veut symbolique et placé sous le sceau de la victoire, avec la reprise en main par l’Etat du fleuron de l’industrie sidérurgique en Algérie, le complexe d’El Hadjar». Le candidat indépendant, Ali Benflis, soutenu par plusieurs formations politiques, débutera la sienne à partir de Mascara, qui est «la ville des aïeux qui ont fondé l’Algérie et en ont fait un Etat de droit. C’est là aussi qu’est enterré l’Emir Abdelkader, un choix symbolique donc» précise Lotfi Boumeghar, le directeur de campagne adjoint chargé de la communication. M.Benflis compte animer des meetings électoraux dans les 48 wilayas. Pour le président sortant, Abdelaziz Bouteflika, le périple commencera à Tamanrasset.
M.Bouteflika compte sur le soutien des populations targuies à sa campagne. «Il ne peut pas la commencer de l’Est, le fief de Benflis. Ni de l’Ouest, ce qui serait perçu comme un parti pris. Démarrer du Centre n’est pas faisable non plus, cela fait trop ´´coupé des réalités du pays´´. Les chômeurs du Sud, les frontières avec le Mali, Ghardaïa, toutes les problématiques du discours de la stabilité ramènent au Sud. C’est l’Algérie dans son immensité et une façon de dire: je suis le candidat qui a l’envergure du pays», précise un proche d’El Mouradia. Ainsi, 138 meetings seront animés au total à travers tout le territoire national et au niveau de certains pays à l’étranger, notamment la France et la Belgique.
Abdelaziz Belaïd, le plus jeune candidat, engagé par son parti le Front El Moustakbal, a de son côté choisi Djelfa et compte s’adresser directement aux électeurs dans 21 wilayas. «Cette ville est symbolique car c’est là que j’ai commencé ma carrière de médecin en 1988. De plus, le directeur de l’APC est membre d’El Moustakbal. Nos militants y sont nombreux et bien organisés» a-t-il expliqué. Pour sa part, le candidat du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, entamera ses meetings dans la ville d’El Bayadh, sans donner d’explications concernant ce choix. «On démarrera la campagne électorale à partir de la wilaya d’El Bayadh et qui s’achèvera dans la wilaya d’Alger.» Il compte animer 41 meetings à travers le pays.
Quant à Ali-Fewzi Rebaïne, le candidat du parti AHD 54, le périple débutera de la ville de Biskra. Il a indiqué dans ce sens: «Je lance ma campagne de Biskra, car l’itinéraire que nous avons fixé commence dans le Sud-Est.» M.Rebaïne compte parcourir 30 wilayas.