Le cheval de bataille des vétérinaires des services agricoles

Le cheval de bataille des vétérinaires des services agricoles
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La prime de campagne de vaccination et la promotion professionnelle restent les deux revendications majeures du Syndicat des vétérinaires affiliés à la Fonction publique (SNVAFP). L’organisation syndicale insiste également sur le manque d’effectifs d’où la nécessité de recrutement de vétérinaires.

Rym Nasri -Le Syndicat des vétérinaires affiliés à la Fonction publique fait de la prime de campagne de vaccination son cheval de bataille. Une revendication relancée à l’occasion de l’opération de vaccination menée contre la peste des petits ruminants mais aussi celle contre la fièvre aphteuse.

«En raison du volume important de travail que représente la vaccination, nous exigeons une prime de campagne de vaccination pour les vétérinaires. Nous sommes constamment sollicités pour la vaccination alors que nous sommes en sous-effectif et nous ne disposons pas des moyens nécessaires», explique le Dr Nadjib Dahman, responsable de communication du SNVAFP.

Selon ce dernier, le nombre de vétérinaires des DSA (Direction des services agricoles) ne dépassait pas 2 015 il y a quatre ans, avant d’atteindre aujourd’hui uniquement 1 200 vétérinaires. Un nombre qu’il qualifie de «dérisoire».

«Vu le sous-effectif et l’important volume de travail, nous n’arrivons pas à joindre les deux bouts d’où la nécessité de la prime de campagne de vaccination. Elle nous a été promise par le ministre de l’Agriculture lui-même en 2014, lors de la propagation de la fièvre aphteuse que nous avons d’ailleurs pu maîtriser. Suite aux nombreux changements à la tête du ministère, cette revendication est restée sans suite», précise-t-il.

Réuni en conseil national jeudi dernier à Alger, le Syndicat des vétérinaires affiliés à la Fonction publique s’est attardé sur le dossier de la promotion qu’il traîne depuis quatre années.

«Nous avons réussi à avoir une dérogation spéciale pour 1 258 postes étalée sur trois années. Il s’agit d’une liste nominative des vétérinaires qui ont atteint plus de dix ans d’expérience et qui n’ont pas passé l’examen professionnel. La dérogation leur permet ainsi de passer automatiquement au grade supérieur. Seulement, elle a été chamboulée puisque le ministère n’a pas suivi la liste nominative et s’est contenté des postes vacants auxquels seuls les premiers classés de l’examen professionnel accèdent», explique encore le Dr Nadjib Dahman.

Pour lui, la non-tenue de l’examen professionnel des vétérinaires, initialement prévu chaque année, entre 2008 et 2015, est à l’origine de cette situation. La formation syndicale appelle ainsi au boycott de cet examen prévu le 16 mars prochain. Autres revendications du syndicat évoquées : le recrutement de vétérinaires et le manque de moyens.

«Nous sommes en sous-effectif, ce qui contraint le vétérinaire à cumuler deux à trois missions. Cela ne lui permet pas justement d’assurer toutes ses missions de façon parfaite dans un secteur lié à la santé alimentaire. On nous confie des tâches sans nous assurer les moyens nécessaires pour les mener», dira le responsable de communication du SNVAFP. La réorganisation des services vétérinaires a été également à l’ordre du jour de la réunion du Syndicat des vétérinaires affiliés à la Fonction publique. «Nous œuvrons pour avoir une autonomie financière et administrative qui nous permettra de recruter et d’établir les programmes de prévention et de vaccination nécessaires».

La formation syndicale plaide, en outre, pour l’instauration d’une 6e année dans le cursus universitaire du vétérinaire. Pour le Dr Dahman, cette sixième année permettra de «s’étaler davantage sur les spécialités étudiées durant l’actuel cursus de 5 années».

Ry. N.