Le chef terroriste Mokhtar Belmokhtar a-t-il été tué par une frappe française?

Le chef terroriste Mokhtar Belmokhtar a-t-il été tué par une frappe française?

Déclaré mort à plusieurs reprises déjà, le terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar aurait été tué par une frappe française en Libye, une première depuis 2011.

C’est au moins la troisième fois qu’il est annoncé mort. La bonne pourrait être le fruit d’une frappe française dans le sud de la Libye, selon le Wall Street Journal. Le quotidien américain affirme que le djihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, membre d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a été tué au cours du mois de novembre sur la base de renseignements américains. Si ni les Etats-Unis ni la France n’ont confirmé cette information pour le moment, il pourrait s’agir du fruit d’une nouvelle coopération franco-américaine sur le front libyen et de la première frappe française en Libye depuis 2011 et la fin de l’intervention contre Mouammar Kadhafi.

On sait en revanche que des forces spéciales française sont positionnées en Libye où elles combattent les djihadistes de l’Etat islamique notamment. Trois soldats français sont d’ailleurs mortssur place cet été après un accident d’hélicoptère.

Mokhtar Belmokhtar, le chef du groupe Al-Mourabitoune, actif dans le Sahel, voyageait très facilement en Libye. En juin 2015, le Pentagone avait affirmé qu’il avait été probablement tué dans une frappe aérienne près d’Ajdabiya, en Libye, sans jamais confirmer formellement sa mort. Le 19 mai 2016, une série de textes publiés par Aqmi et signé par le « commandant Khaled Abou Al-Abbas », nom de guerre de Belmokhtar, signaient le retour du djihadiste algérien. Le 2 mars 2013, l’armée tchadienne avait aussi déjà revendiqué sa mort cours de la bataille du Tigharghâr impliquant la France, le Tchad et le Mali face aux forces djihadistes. Mais la nouvelle avait rapidement été démentie là encore.

« Le seul qui connaît la vérité sur Belmokhtar, c’est Belmokhtar »

Mokhtar Belmokhtar, à qui l’on doit les sanglantes attaques d’In Amenas (Algérie, janvier 2013, 38 otages tués) ou du Radisson Blu de Bamako (Mali, novembre 2015, 20 morts), est aussi accusé d’être derrière le massacre de Ouagadougou (Burkina Faso, janvier 2016, 30 morts). Stratège expérimenté, l’Algérien de 44 ans avait retrouvé une place centrale dans la galaxie djihadiste après le ralliement d’Al-Mourabitoune à Aqmi en décembre 2015. En plus d’être recherché par les services de renseignements français et américains, Mokhtar Belmokhtar était la cible des djihadistes de l’Etat islamique, présents eux-aussi en Libye mais ennemis d’Al-Qaïda.

« Confirmer le décès de Belmokhtar demande beaucoup de temps. Parce qu’il ne parle à personne de ses déplacements. Il apparaît et disparaît très rapidement », expliquait en juin 2015 un djihadiste repenti, Ibrahim Oudak, au journal algérien El Watan. Il a aussi une manière particulière de fixer les rendez-vous, en les changeant plusieurs fois. Le seul qui connaît la vérité sur Belmokhtar, c’est Belmokhtar. »