Le chef de l’Etat revient sur la paix chèrement acquise «Nul n’a le droit de réinstaller la peur»

Le chef de l’Etat revient sur la paix chèrement acquise «Nul n’a le droit de réinstaller la peur»
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Face à la fronde populaire qui règne depuis déjà quelques mois, le Chef de l’Etat n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour mettre en garde contre toute volonté de «réinstaller, d’une façon ou d’une autre, la peur dans les familles algériennes, inquiètes pour la sécurité de leurs enfants ou de leurs biens».

«Nul n’a donc le droit de réinstaller, d’une façon ou d’une autre, la peur dans les familles algériennes, inquiètes pour la sécurité de leurs enfants ou de leurs biens ou plus grave encore, l’inquiétude de toute la nation sur l’avenir de l’Algérie, son unité, son indépendance et sa souveraineté nationale », a affirmé le Chef de l’Etat dans un discours à la Nation.

Evoquant la tragédie qu’a vécue le peuple algérien durant la dernière décennie du XXe siècle, le président de la République a souligné que « La fitna est plus grave que le meurtre et c’est au prix de sang et de larmes que l’Algérie demeure unie et forte, que la République et ses acquis démocratiques sont préservés et que l’espoir est à nouveau permis ». Il ressort du discours du président de la République que le peuple algérien qui a souffert des affres du terrorisme est désormais conscient des méfaits gravissimes du terrorisme et œuvrera à faire renaître l’espoir, relancer le développement et préserver la République et les acquis de la Réconciliation nationale.

Le respect des droits de l’Homme, une nécessité

Dans ce discours, premier du genre depuis son investiture à la tête de l’Etat pour ce troisième mandat, M. Bouteflika a tenu à mettre en exergue l’importance du respect des droits de l’Homme en Algérie, qui doit devenir une préoccupation permanente des différentes ligues. «Le respect des droits de l’Homme doit devenir une préoccupation permanente des différentes ligues et associations nationales chargées de cette question », a indiqué le Président Bouteflika dans ce discours à la Nation. Il a ajouté, évoquant le climat dans lequel activeront ces ligues à l’avenir, que « tous les moyens leur seront garantis afin qu’elles puissent se faire entendre et accomplir leurs missions de manière optimale ».

Les institutions et les administrations concernées doivent y participer pleinement, a -t-il précisé. A rappeler que deux ligues activent en Algérie dans le domaine de la défense et de la promotion des droits de l’Homme outre la Commission nationale consultative de promotion des droits de l’Homme.

Les associations aussi…

Dans ce même contexte, le premier magistrat du pays n’a pas hésité à appeler à la réhabilitation de la place des associations dans la société à travers l’élargissement et la définition du domaine, des objectifs et des moyens d’activité et d’organisation du mouvement associatif.

Le Président Bouteflika a insisté, dans ce discours à la nation, sur l’importance de la réhabilitation de la place des associations dans la société « en tant qu’espaces d’intermédiation et de médiation entre les citoyens et les pouvoirs publics ». «En attendant la révision prévue de la loi régissant l’activité des associations, j’appelle les organisations du mouvement associatif à intensifier les initiatives, dans le cadre de leur mission, en s’inscrivant, dès à présent, dans cette vision », a-t-il souligné.

L’Algérie attachée à la souveraineté des pays frères

Dans ce discours, le président de la République a réaffirmé l’attachement de l’Algérie à la souveraineté des pays frères et à leur unité, et son rejet de toute ingérence étrangère.

Face aux mutations en cours sur la scène internationale et dans certains pays arabes, l’Algérie qui suit « naturellement » ces mutations « réaffirme son attachement à la souveraineté des pays frères et à leur unité, son rejet de toute ingérence étrangère et son respect de la décision de chaque peuple découlant de sa souveraineté nationale », a affirmé le chef de l’Etat dans son discours télévisé à la nation .

Vers la dépénalisation du délit de presse

La nouvelle loi sur l’information complétera la législation actuelle, notamment à travers la dépénalisation du délit de presse, a annoncé, hier le le président de la République.

«La loi sur l’information (…) introduira les repères d’une charte déontologique et complètera la législation actuelle, notamment à travers la dépénalisation du délit de presse », a déclaré le président Bouteflika dans un discours à la nation. Le chef de l’Etat a affirmé que la liberté d’expression est « une réalité que reflètent nos médias de par leur diversité et par l’audace dans le ton qui les caractérise ». «Nous pouvons être fiers d’appartenir à un pays où la liberté d’expression est une réalité palpable », a-t-il ajouté. M. Bouteflika a appelé, par ailleurs, les médias lourds, à savoir la télévision et la radio, « à s’ouvrir aux différents courants de pensée politique, dans le respect des règles d’éthique qui régissent tout débat ».

Les médias lourds « représentent aussi la voix de l’Algérie dans le monde », ce qui leur impose, a-t-il dit, « de contribuer à la consécration de l’identité et de l’unité nationales, et dans le même temps, de propager la culture et le divertissement ». Le chef de l’Etat a, également, annoncé que le paysage audiovisuel public « sera renforcé par la création de chaînes thématiques spécialisées et ouvertes à toutes les opinions, dans leur diversité ».

Par : Ines Amroude