Le chef de l’état malien, Amadou Toumani Touré, aujourd’hui, en Algérie Pleins feux sur la sécurité

Le chef de l’état malien, Amadou Toumani Touré, aujourd’hui, en Algérie Pleins feux sur la sécurité

Le chef de l’État malien, le président, Amadou Toumani Touré, entame ce lundi une visite officielle de deux jours à Alger à l’invitation du président Bouteflika, avec qui il aura d’importants entretiens qui seront consacrés au renforcement de la coopération bilatérale et à la détérioration de la situation au Sahel a la suite de l’écroulement du régime Kadhafi.

La visite du président malien et la première d’une série de visites que les plus hauts responsables de la région doivent effectuer à Alger , pour mieux appréhender la situation sécuritaire dans la bande du Sahel, depuis l’arrivée de centaines de combattants armés dans cette région et les menaces persistantes de reprise des armes par les anciens rebelles du nord du Mali.

Des efforts considérables ont été fournis par les pays de la région pour instaurer et développer les fondements d’une base de coopération solide pour faire face à une menace terroriste de plus en plus grandissante dans la région, notamment depuis l’éclatement de la crise en Libye et la guerre civile qui s’en est suivie. Le phénomène du terrorisme au Sahel a tiré profit du conflit libyen réussissant à élargir et renforcer ses réserves en armement lourd.

La situation est d’autant plus alarmante que pas plus tard que ces dernières quarante huit heures un groupe terroriste a réussi a enlever deux ressortissants espagnols et un italien membres d’ONG , agissant dans la cadre de l’action humanitaire. Il y a encore peu le Mali s’inquiétait de l’arrivée de ressortissants Libyens d’origine malienne, dans le nord du pays avec armes et bagages.

Ces combattants sont essentiellement des Touareg, issus de trois tribus du nord du Mali, les Chamanamas, les Iforas et les Imghads. Le représentant du secrétaire général de l’ONU, l’algérien Saïd Djinnit dans son tout dernier rapport tirait la sonnette d’alarme et soulignait que des hommes rentrent au Mali et au Niger avec armes et bagages dans la confusion, avec de gros problèmes de réinsertion, ce qui va augmenter l’insécurité dans le nord du Mali.

Djinnit, révélait l’existence d’armes lourdes, de missiles et des convois de centaines de véhicules, des 4X4 pick-up équipés d’armement qui circulent librement dans une large bande sahélienne en toute impunité. Ces armes tombent facilement entre les mains des groupes de terroristes d’Aqmi, qui ont les moyens de les payer grâce au trésor de guerre cumulé par l’argent des rançons des prises d’otages. Ce qui explique le coup de main audacieux opéré dans la région de Tindouf.

C’est pourquoi l’Algérie s’est activée dans les enceintes internationales pour que soit interdit le paiement de rançons. D’ailleurs le conseiller du Premier ministre britannique pour la lutte antiterroriste en Afrique du Nord et au Sahel, le général-major Robin Searby est en visite à Alger , à la tête du groupe de contact algero-britannique sur les questions de lutte antiterroriste et de l’insécurité dans la bande du Sahel, il prendra part à la troisième réunion, après celle tenue cet été à Londres.

L’ensemble des questions liées à la lutte contre le terrorisme transnational en vue d’approfondir la coopération bilatérale dans ses dimensions politique, diplomatique, judiciaire, financière, opérationnelle et d’assistance technique , seront examinés lors de cette réunion qui coïncide avec la visite du chef de l’État malien.

Le groupe de contact est un mécanisme informel de structuration du dialogue algérobritannique sur les questions liées à la lutte contre le terrorisme et à la sécurité, notamment dans la sous-région du Sahel.

La Grande-Bretagne a soutenu l’Algérie dans son action à l’ONU pour la criminalisation du paiement des rançons aux terroristes. Pour ce qui est de la coopération bilatérale algero-malienne la visite à Alger du chef de l’État malien portera également sur la relance et le développement économique entre les deux pays.

Plusieurs accords relevant de la coopération ont de fait été signés entre les deux pays. Il s’agit d’accords commerciaux, culturels, dans la formation et la recherche scientifique. Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Soumeylou Boubèye Maïga, relevait que «l’axe Alger- Bamako est essentiel dans la stabilité de notre région et la prospérité de nos populations et les efforts que nous devons entreprendre doivent avoir vocation à réussir».

Mokhtar Bendib